Parcours : Mont Salève, Col de la Ramaz, col de Joux-Plane puis descente sur Morzine, col de Joux-Verte et 2ème descente sur Morzine

 86 km en solitaire pour Linard
Le Mont Salève (km 51) est escamoté. Dans la descente, Hubert Linard (Peugeot) s’en va. Le Français aborde le col de la Ramaz, escaladé pour la 1ère fois par les coureurs du Tour, avec 5’17’’ d’avance sur le peloton. A Samoëns (km 137), au moment d’aborder le col de Joux-Plane, il compte encore 2’30’’ d’avance sur 6 hommes : Alban, Seznec, Michaud, Jones, Nilsson et Martin ; 3’ sur le peloton. Mais ses forces l’abandonnent déjà et il se fait rejoindre et dépasser par Alban, Martin et Nilsson durant cette ascension.

 L’apothéose de Robert Alban
Robert Alban (La Redoute) semble le plus fort des 3 échappés lors de la montée de Joux-Plane qu’il franchit en tête 6’’ devant Raymond Martin (Coop) et Sven-Ake Nilsson (Splendor) ; 31’’ devant le groupe Van Impe - Hinault. Ses 2 compagnons le rejoignent avant d’aborder le col de Joux-Verte, dernière difficulté du jour. Le groupe maillot jaune est à 1’35’’.
Tout de suite, « Banban » part seul, dans son style caractéristique et peu académique : les coudes écartées, le corps entier en mouvement. Le natif de Saint-André-d’Huiriat dans l’Ain ne sent pas les pédales et passe au sommet (km 182) 2’4’’ devant le Suédois qui a lâché Martin. Il ne reste plus à Alban qu’à descendre vers Morzine et récolter les fruits de son labeur. A 29 ans, il remporte ce qui restera sa seule victoire sur le Tour.
Le groupe Hinault (12 hommes) termine à 3’55’’. Alban en profite pour s’installer à la 6ème place du général. En attendant mieux ?

Robert Alban vainqueur à Morzine.

Laissons Philippe Crépel, son directeur sportif, nous apprendre à mieux le connaître : "Malgré ses 29 ans, Robert est, à mon sens, un coureur encore neuf. Il est nerveux avant la course mais il récupère à toute vitesse. Il dort 10 heures par nuit, comme un bébé. Vraiment, c’est un personnage attachant et riche. L’équipe se moque un peu pour ses habitudes de vieux garçon, ça n’est jamais méchant. Tout le monde l’aime et je le garderais bien plusieurs années encore. Il avait 2 problèmes : le contre-la-montre : il s’est amélioré et j’essaie de corriger sa position sur le vélo. Mais que voulez-vous, c’est physiologique ! Et puis, il faisait depuis longtemps une fixation sur les pavés. Alors, en vue du Tour, je l’ai inscrit, cette année, à Paris-Roubaix. Et il a terminé ! Car c’est un gars qui fait consciencieusement le métier."

 Anderson craque
Hinault, contrairement à ses habitudes, s’est économisé. Il n’a, à aucun, moment, tenté d’accélérer l’allure au sein du groupe qu’il contrôlait. Le maillot jaune a pourtant fait une excellente opération car son suivant au classement général, Phil Anderson, s’est retrouvé en difficulté après 3,5 km d’ascension du col de Joux-Plane. Jamais l’Australien n’est parvenu à colmater la brèche. Il a fini 25ème à 8’36’’ d’Alban. Les 2 prochaines étapes alpestres risquent de lui être fatales.
Une journée vraiment pas très agréable pour les Peugeot puisque Duclos-Lassalle (3ème ce matin) s’est classé 28ème à 9’56’’. Il rétrograde à la 12ème place du général.

Classement de l’étape

Classement général