Parcours : Cette demie-étape dans l’arrière-pays niçois fait peur à l’ensemble des coureurs qui devront emprunter des routes parfois étroites, toujours sinueuses et parsemées de difficultés (côtes de Levens, de Duranus, de La Roquette classée en 2ème catégorie et d’Aspremont).

 Déjà de nombreux battus
Il ne faut pas attendre longtemps pour que les événements se précipitent lors de ce Tour 1981 !
Dès la côte de Duranus (3ème catégorie ; km 25), le peloton se scinde en 3 groupes.
Dans le premier, on ne compte que 6 coureurs : Bérard, Hinault, Bernaudeau, Verlinden, Martinez et Tinazzi.
Derrière, on tarde à réagir tandis qu’un 3ème groupe est en souffrance. Jamais il ne parviendra à se mettre dans le rythme et il terminera l’étape à 5’28’’ du vainqueur !
Or, si l’on fait le recensement de ces battus, on s’aperçoit que de gros poissons (Van De Velde, De Wolf, Vallet et Thévenet) se sont noyés. Quant à Pollentier, il finira à 18’ !

 Hinault et Bernaudeau à l’attaque
Si l’on revient au sommet de la côte de Duranus, des 6 hommes de tête, seuls Jean-René Bernaudeau (Peugeot), Bernard Hinault et son coéquipier Charly Bérard (Renault) insistent dans la descente.
Ils possèdent bientôt 1’ sur le 2ème groupe qui tergiverse encore : Les Peugeot de Michel Laurent ne veulent pas organiser la poursuite, Bernaudeau étant devant. Les Ti-Raleigh ne savent pas s’ils doivent soutenir Zoetemelk ou attendre Van De Velde.
C’est alors que les événements se précipitent à l’avant de la course : à quelques mètres du sommet de la côte de La Roquette, Bernaudeau dérape sur la route rendue glissante par la pluie orageuse. Bérard ne parvient pas à l’éviter et culbute par-dessus ! Puis, dès le début de la descente, Hinault tombe à son tour !
Les 3 n’ont plus que 35’’ d’avance.
Au sommet de la côte d’Aspremont, ils reprennent leur distance (55’’). Mais Bernaudeau rate un virage et se retrouve dans le ravin. Il reprend la route et récupère les 2 Renault qui avaient freiné leur élan.
Finalement, sur ordre de Guimard, son directeur sportif, Hinault décide d’arrêter les frais. Les 3 échappés sont repris à 13 km de l’arrivée par le 1er groupe.

  Maertens, la résurrection
70 hommes parviennent ensemble sur la promenade des Anglais. On pense que Kelly (Splendor) va l’emporter mais, à la surprise générale, Freddy Maertens (Sunair) franchit la ligne avant l’irlandais.
Qui ? Le champion du monde 1976 ? Eh oui, Il s’agit, ni plus ni moins, que d’une résurrection !
La dernière véritable victoire de Maertens remonte à son maillot vert de 1978.
En 1979, il subissait 2 opérations puis le champion belge sombrait dans les soucis financiers et l’alcoolisme.
Cette année, sous la direction de Guillaume Driessens, il s’est remis sérieusement au vélo et, malgré qu’il ait été lâché 3 fois lors de cette journée, il n’a pas manqué d’inscrire une nouvelle ligne à son palmarès déjà largement garni : 11 victoires d’étape en 3 participations !

Classement de l’étape

Classement général