Parcours : Cette demie-étape dans l’arrière-pays niçois fait peur à l’ensemble des coureurs qui emprunteront des routes parfois étroites, toujours sinueuses et parsemées de difficultés (côtes de Levens, de Duranus, de La Roquette classée en 2ème catégorie et d’Aspremont).

 Hinault et Bernaudeau déjà à l’attaque
Il ne faut pas attendre longtemps pour que les événements se précipitent lors de ce Tour 1981. En effet, dès la côte de Duranus (3ème catégorie ; km 25), le maillot jaune Bernard Hinault fait exploser le peloton. Au sommet, on ne compte plus que 6 coureurs devant : Bérard, Hinault, Bernaudeau, Verlinden, Martinez et Tinazzi.
Jean-René Bernaudeau (Peugeot), Bernard Hinault et son équipier Charly Bérard (Renault) insistent dans la descente. Ils possèdent bientôt 1’ sur un premier peloton qui tergiverse : Les Peugeot ne veulent pas organiser la poursuite, Bernaudeau étant devant. Les Ti-Raleigh ne savent pas s’ils doivent soutenir Zoetemelk ou attendre Van der Velde, piégé à l’intérieur d’un 2ème peloton en compagnie de Thévenet.
C’est alors qu’à l’avant de la course, à quelques mètres du sommet de la côte de La Roquette (km 50), Bernaudeau dérape sur la route rendue glissante par la pluie orageuse. Bérard ne parvient pas à l’éviter et culbute par-dessus. Puis, dès le début de la descente, Hinault tombe à son tour ! Les 3 échappés n’ont plus que 35’’ d’avance ; 55’’ au sommet de la côte d’Aspremont (km 66). Mais Bernaudeau rate un virage et se retrouve dans le ravin. Le Vendéen reprend la route et récupère les 2 Renault qui ont ralenti. Finalement, sur ordre de Guimard, son directeur sportif, Hinault arrête les frais. Le trio est repris à 13 km de l’arrivée par le 1er groupe.

  Maertens, la résurrection
70 hommes parviennent ensemble sur la promenade des Anglais. On pense que Kelly (Splendor) va l’emporter mais, à la surprise générale, Freddy Maertens (Sunair) franchit la ligne avant l’Irlandais.
Qui ? Le champion du monde 1976 ? Eh oui, Il s’agit, ni plus ni moins, que d’une résurrection ! Le dernier fait d’armes de Maertens remonte à son maillot vert remporté en 1978. L’année suivante, le Flamand subissait 2 opérations avant de sombrer dans les soucis financiers et l’alcoolisme. Désormais, sous la direction de Guillaume Driessens, il s’est remis sérieusement au vélo et, malgré qu’il ait été lâché 3 fois lors de cette journée, il n’a pas manqué d’inscrire une nouvelle ligne à son palmarès déjà largement garni : 10 victoires d’étape sur le Tour en 2 participations avant celle d’aujourd’hui !

Maertens, radieux, remercie son épouse :

"Elle m’a dit : " je m’occupe des affaires, et toi tu te concentres sur ton métier de coureur professionnel." J’ai pu mettre tous mes problèmes de côté et me consacrer totalement au vélo. Dès 1980, j’avais senti que cela allait mieux. J’avais terminé 6e du Tour des Flandres, où j’aurais pu disputer la victoire finale si je n’avais pas chuté à cause d’un enfant traversant la route. Au cours du printemps 1981, je n’ai pas terminé beaucoup de courses. C’était prévu. Je m’entraînais au matin. Puis je prenais part à une course, où j’abandonnais pour reprendre l’entraînement derrière moto au soir." ("La DH Les sports" juin 2013).

 Les premiers battus
Van der Velde et Thévenet, largués dans la côte de Duranus, ont perdu 5’28’’, Pollentier 18’17’’.

Classement de l’étape

Classement général