Parcours : L’étape est caractérisée par 27,1 km de pavés divisés en 27 tronçons (dont le célèbre Carrefour de l’Arbre) entre Saulzoir (km 128,5) et Hem (km 237, soit à 9 km de l’arrivée sur le vélodrome de Roubaix).

 Sherwen et Van Houwelingen en éclaireurs
Après le rush de Saint-Quentin (km 69), Paul Sherwen (La Redoute) et Adrie Van Houwelingen (Vermeer) sont les 2 volontaires pour l’échappée suicide des premières heures. Ils abordent la première zone pavée avec 3’35’’ d’avance, reçoivent le soutien de Dominique Arnaud (Puch) au 156ème km mais ils sont tous 3 repris au 178ème km.

  Que de crevaisons !
C’est alors au tour du champion de France Serge Beucherie (Sem) et de Guy Nulens (Daf) de se détacher avec 1’10’’ d’avance. Mais les 2 hommes subissent des crevaisons qui leur sont fatales.
Ils ne sont pas les seuls : Les Peugeot ont recensé 30 perçures au cours de cette journée. Certainement un record ! Roland Berland, l’adjoint de Maurice De Muer, le directeur sportif de l’équipe à damiers, avance une explication : « On a sans doute eu tort de ne gonfler les boyaux qu’à 5 kilos 5 ; un kilo de pression de mieux sur ces pavés secs nous aurait sans doute transformés en attaquants permanents plutôt qu’en poursuiteur chassant pour revenir. »

  Les Renault montent la garde
Jean-René Bernaudeau (Peugeot) et Eddy Schepers (Daf) ont beau tenter leur chance à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, ils sont irrémédiablement condamnés : 5 équipiers du maillot jaune Hinault (Bertin, Le Guilloux, Rodriguez, Arbes et Bérard) règlent encore l’allure du peloton.

 Duclos-Lassalle est maudit
Finalement, à 4 km du vélodrome, Joachim Agostinho (Sem) démarre, suivi par Daniel Willems (Capri Sonne) et Gilbert Duclos-Lassalle (Peugeot).
Les 3 hommes se disputent la victoire au sprint. On pense que le français a course gagnée lorsque, à 10 m de la ligne, il sort son pied du cale-pied, la courroie n’étant pas assez serrée !
Willems en profite et l’emporte.
Déjà en 1980, lors de Paris-Roubaix, Duclos-Lassalle avait chuté alors qu’il avait été le seul à accompagner Moser jusqu’au bout.
On le croit définitivement maudit.
Lui promet qu’il aura un jour sa revanche : « Sur cette piste, je veux revenir et je vous jure que ce sera en vainqueur. »
Les années passent. Tout le monde a oublié ces paroles. Sauf le palois !
En 1992, enfin, il gagne Paris-Roubaix, avant de récidiver l’année suivante !
Il peut ensuite se retirer, l’âme en paix.

 Hinault n’a pas souffert
Même s’il avait remporté il y a quelques mois la Pascale de manière magistrale, Hinault craignait cette étape.
Il peut maintenant pousser un ouf de soulagement. Tout s’est parfaitement déroulé. Il a terminé avec 31 autres coureurs à 7’’ du vainqueur.
Par contre, Alberto Fernandez, Robert Alban, Régis Clère et Peter Winnen, entre autres, ont perdu 1’52’’.

Classement de l’étape

Classement général