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196,5 km. 5 juillet 1981
Hinault en a suffisamment
Vent favorable, le peloton roule à une allure si rapide (44,803 km/h de moyenne) qu’il arrivera au Mans 20’ avant les prévisions les plus optimistes. Les attaques se multiplient. Aucune ne parvient à prendre le large. Mais que le maillot vert Maertens se rassure : ni Hinault ni Anderson n’ont aujourd’hui envie de se mêler aux rushes pour grignoter des secondes de bonifications.
La bonne échappée
Ce n’est qu’au 135ème km qu’une échappée voit le jour. Elle est constituée de Patrick Perret et Gilbert Duclos-Lassalle (Peugeot), Théo De Rooy (Ti-Raleigh), René Martens (Daf), Régis Clère (Miko) ainsi que de Jean-François Rodriguez et Bernard Becaas (Renault). On pense que les 2 équipiers du maillot jaune Hinault ne vont pas rouler. A tort ! Guimard, leur directeur sportif, ne craint pas Duclos-Lassalle, 10ème du général. Il estime, au contraire que Rodriguez, 11ème, possède de meilleurs atouts pour occuper une belle place au classement final lorsque les Alpes se profileront à l’horizon. Les 7 hommes s’entendent donc parfaitement et l’écart culmine à 2’55’’ à 20 kilomètres du but malgré la poursuite engagée par les Sunair de Maertens.
Victoire de Martens, et non Maertens !
A 4 km du Mans, Rodriguez se lance à l’assaut, tel un poursuiteur, mais il est battu par René Martens qui résiste au retour de Régis Clère. Le peloton termine 2’36’’ plus tard.
Qui est donc ce René Martens, presque homonyme de Freddy Maertens pour lequel il a déjà couru ? Lorsque l’on pose à De Bruyne, le directeur sportif de l’équipe Daf, la question de savoir quelle a été la dernière prouesse de son coureur, ce dernier répond : « Je ne vois pas ». L’année suivante, le Belge né à Hasselt, à la frontière belgo-hollandaise, gagnera le Tour des Flandres. Merckx conclura son commentaire en affirmant : « Si René Martens se met à gagner des classiques, où va-t-on ? » Il semble bien que le Flamand ait eu à souffrir d’un léger manque de considération de la part de ses collègues de travail... En 1985, il remportera encore Bordeaux - Paris. Beaucoup de coureurs ont achevé leur carrière avec un palmarès largement moins fourni que le sien.
- A l’arrivée, la première pensée de René Martens concerne ses dirigeants :
- "J’ai pensé à l’équipe. Aux patrons qui avaient investi de l’argent sur mon nom depuis deux ans. Enfin, j’ai justifié mon salaire. Il était temps."
3 Peugeot contre 2 Renault
Le classement général a subi quelques modifications : Duclos-Lassalle s’installe à la 3ème place du général, 9’’ devant Rodriguez tandis que Clère pointe désormais à la 6ème position.
Notons que les 5 premières places de ce classement sont accaparées par les Peugeot (Anderson 2ème, Duclos-Lassalle 3ème et Laurent 5ème) et les Renault (Hinault 1er et Rodriguez 4ème).
Classement de l’étape
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | René Martens (Bel) | en 4h23’15’’ |
2 | Régis Clère (Fra) | à 4’’ |
3 | Gilbert Duclos-Lassalle (Fra) | à 6’’ |
4 | Bernard Becaas (Fra) | |
5 | Théo De Rooy (PB) | |
6 | Jean- François Rodriguez (Fra) | t.m.t. |
7 | Patrick Perret (Fra) | à 2’36’’ |
8 | Freddy Maertens (Bel) | |
9 | Yvon Bertin (Fra) | |
10 | Eugène Urbany (Lux) | t.m.t. |
Classement général
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Bernard Hinault (Fra) | en 34h20’26’’ |
2 | Phil Anderson (Aus) | à 37’’ |
3 | Gilbert Duclos-Lassalle (Fra) | à 3’31’’ |
4 | Jean- François Rodriguez (Fra) | à 3’40’’ |
5 | Michel Laurent (Fra) | à 5’10’’ |
6 | Régis Clère (Fra) | à 5’16’’ |
7 | Ronny Claes (Bel) | à 5’32’’ |
8 | Lucien Van Impe (Bel) | à 5’38’’ |
9 | Alberto Fernandez (Esp) | à 6’3’’ |
10 | Claude Criquielion (Bel) | m.t. |