Parcours : Unique étape pyrénéenne qui commence doucement avec le col de Buret (km 21) et le col des Ares (km 31) pour ensuite attaquer le col de Peyresourde et la montée finale du Pla d’Adet.

 Hinault fait le ménage
Il ne faut pas attendre longtemps pour comprendre que de nombreux adversaires d’Hinault n’ont pas les armes pour le contrarier. Dès les premières rampes du col de Peyresourde, le maillot jaune Knetemann et le maillot vert Maertens cèdent. On s’y attendait. Presque aussi rapidement, Agostinho, Bernaudeau, Van der Velde, Zoetemelk et Willems passent également à la trappe. On s’y attendait moins ! Au sommet de ce col (km 76), Hinault n’est plus accompagné que par Phil Anderson (Peugeot) et Alberto Fernandez (Téka). A une trentaine de secondes, Claude Criquielion (Splendor), Marino Lejarreta (Téka) et Lucien Van Impe (Boston) n’ont pas encore perdu la partie. Les autres ne reviendront pas.
Les 6 hommes précités se regroupent dans la vallée et c’est avec 1’43’’ d’avance sur une quarantaine de coureurs qu’ils s’élancent à l’abordage du Pla d’Adet (11 km d’ascension).

 Van Impe ressuscite
A 5 km du sommet, Van Impe porte son attaque. Le Flamand prend une petite trentaine de secondes d’avance, souffre énormément lorsque Hinault produit son accélération mais il résiste et remporte sa 7ème (et avant-dernière) victoire sur le Tour à bientôt 35 ans. Ironie de l’histoire : en 1976, c’est lors de cette même étape (Saint-Gaudens - Saint-Lary-Soulan) qu’il avait endossé le maillot jaune, maillot qu’il a conservé jusque Paris.
5 ans plus tard, on peut parler de résurrection (comme pour Maertens) car celui qui vient de s’acheter une maison à Impe (cela ne s’invente pas) n’a plus beaucoup fait parler de lui, surtout ces 2 dernières années. Finalement, l’équipe Boston a bien fait de ne pas s’employer hier dans le contre-la-montre par équipes. Van Impe l’avoue : «  On a roulé les mains en haut du guidon. Pour moi afin de préserver mes forces pour la victoire et pour mes équipiers afin de rester dans les délais. »

Van Impe file vers la victoire. Le voici désormais 7ème du général.

  Anderson, 1er maillot jaune australien
Derrière Van Impe, Hinault pensait éparpiller ses compagnons d’échappée. C’était sans compter sur la ténacité de Phil Anderson qui resta au contact lorsque le Breton passa la surmultipliée. Les 2 hommes parvenaient au sommet en même temps. L’Australien, originaire de Melbourne, pouvait ainsi revêtir le maillot jaune, ce qu’aucun compatriote n’avait fait auparavant, avec 17’’ d’avance sur le grand favori de ce Tour. A 21 ans, professionnel chez Peugeot depuis 1980, Anderson s’est fait remarquer cette année en remportant le Tour de l’Aude ainsi qu’une étape de Paris-Nice. Un peu juste pour en faire un concurrent redoutable du "Blaireau" ? Attendons demain le contre-la-montre individuel pour en savoir plus.

Anderson, félicité par Bourreau, entre dans l’histoire en devenant le 1er australien leader du Tour.

 Ils sont battus
Bien sûr, les Peugeot sont satisfaits de leur prise de pouvoir. Mais ils doivent aussi se rendre à l’évidence : Michel Laurent termine à 3’35’’ ; Jean-René Bernaudeau à 4’30’’ ! Le Tour est compromis.
Quant aux Ti-Raleigh, ils trustaient les 5 premières places du général ce matin. Ce soir, le premier d’entre eux, Joop Zoetemelk, est 11ème. 51ème de l’étape, le Batave a perdu 6’24’’ en quelques heures. Hinault ne pourra plus compter sur eux pour régenter le peloton à l’avenir.

Contraste chez Peugeot entre la joie d’Anderson et la détresse de Bernaudeau. Zoetemelk est également à la peine.

Classement de l’étape

Classement général