H. Heusghem s’empare de la Tunique
Les coureurs partent de Genève à 2 heures du matin pour affronter, comme l’avant-veille, une pluie torrentielle, un froid qui paralyse les mains, un brouillard effroyable dans le col de la Faucille. Au niveau de la course, il ne se passe rien jusqu’à ce que le maillot jaune Jean Alavoine crève un peu avant Belfort (km 234). Aussitôt, ses adversaires se relaient jusqu’à ce qu’Emile Masson attaque violemment à Soppe et disloque ce peloton. Désormais, c’est du « chacun pour soi ». Firmin Lambot (2ème du général à 6’53’’ ce matin) ne semble pas dans les meilleures dispositions. Le Belge perd beaucoup de temps au contrôle de Colmar (km 311), répare lentement une crevaison à Sélestat et s’avoue fatigué. Pour son plus grand bonheur, il parvient quand même à s’insérer dans un petit groupe (Alancourt, Tiberghien, Degy, Lenaers, Pelletier) qui l’amène à bonne vitesse à Strasbourg. 11ème de l’étape, Lambot dépasse au général le pauvre Alavoine qui, esseulé, termine 15ème à 37’4’’ du vainqueur de l’étape. Mais Lambot rate le coche car Hector Heusghem (3ème du général à 15’49’’ d’Alavoine ce matin) s’est classé 4ème, ce qui lui a suffi pour s’emparer de la tête de l’épreuve. 2ème des Tours 1920 et 1921, nous tenons peut-être enfin le vainqueur de cette Grande Boucle...

Hector Heusghem (1890 - 1982) à son arrivée à Strasbourg.

 Doublé d’Emile Masson
Mais cette bataille pour le général nous ferait presque oublier que Masson a fait exploser le peloton à Soppe. On le retrouve avec 1’ d’avance sur Sellier à Mulhouse (km 275). Hélas, ce dernier casse son guidon tandis que Masson est victime d’une crevaison. Voici le régional de l’étape, Joseph Muller, né à Orschwiller, qui pointe en tête. Pas longtemps car Masson revient sur lui et c’est au sprint, sur le vélodrome de Schiltigheim, que le Florennois remporte sa 2ème et dernière étape du Tour. L’année prochaine, Emile Masson ajoutera Bordeaux-Paris à son palmarès.

 Classement de l’étape

 Classement général