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412 km. 1 juillet 1922
Jacquinot en perdition
L’étape ne démarre pas sous les meilleurs auspices pour le maillot jaune, vainqueur de 2 étapes, Robert Jacquinot qui crève peu après le départ de Brest. Le peloton a beau accélérer, le banlieusard revient sans trop de peine. A Bannalec (km 121), une crevaison le retarde plus de 5’30’’. Comme la première fois, les autres en ont profité pour embrayer. Jacquinot ne sent pour l’instant pas les pédales. Chronométré entre 32 et 38 km/h, il devrait recoller sans trop tarder. Oui, mais une troisième crevaison à Lorient le laisse sans boyau de rechange et voici qu’il perce à nouveau près de Vannes (km 208). Heureusement, un cycliste lui offre de quoi poursuivre son chemin. Bientôt, Jacquinot se joint à un groupe d’attardés composé, entre autres, de Goethals, Barthélémy et Bellenger, de solides gaillards prêts à l’aider. La soif commence cependant à le tarauder et le Parisien s’arrête dans un café. Il doit ensuite à nouveau mettre pied à terre pour tendre sa chaîne. Le voici désormais à Nantes (km 321) avec un passif de 34’. Rien de définitif mais son beau maillot jaune s’est envolé. Alors, en compagnie de ses 3 acolytes précités, Jacquinot s’installe dans une auberge du faubourg de Pont-Rousseau à Rezé et y perd une bonne quarantaine de minutes. C’en est fini du classement général. Il termine 26ème de l’étape à 1h41’23’’ du vainqueur. Dans le journal "L’Auto", Desgrange ne sera pas tendre avec lui : "Vous aurez été une fois de plus le Jacquinot que je craignais lorsque je faisais de vous un vainqueur possible. Vous avez toutes les vertus musculaires en même temps qu’aucune des vertus morales dont il est besoin pour vaincre dans une épreuve pareille. Vous n’avez pas de volonté".
Thys et Christophe, 2 valeurs sûres
Les crevaisons de Jacquinot ont grandement motivé ses adversaires qui ont mis près de 2 heures de moins que lors de l’étape précédente pour parcourir 7 km de plus.
6 hommes se sont disputés la victoire d’étape qui est revenue à Philippe Thys. 2ème du général, l’Anderlechtois justifiera-t-il l’opinion de ses compatriotes qui affirment que lorsque Thys passe Le Havre (abandon 1ère étape en 1919 ; non-partant 2ème étape en 1921), il gagne le Tour (en 1913, 1914 et 1920) ?
En attendant, Eugène Christophe, présent dans le groupe des 6, s’empare de la Tunique jaune. Est-ce la bonne pour le "Vieux Gaulois", 2ème en 1912, 3ème en 1919 ?
Classement de l’étape
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Philippe Thys (Bel) | en 15h16’24 |
2 | Federico Gay (Ita) | |
3 | Hector Heusghem (Bel) | |
4 | Eugène Christophe (Fra) | |
5 | Eugène Dhers (Fra) | |
6 | Arsène Alancourt (Fra) | t.m.t. |
7 | Firmin Lambot (Bel) | à 13’18’’ |
8 | Jean Alavoine (Fra) | à 24’49’’ |
9 | Victor Lenaers (Bel) | |
10 | Félix Sellier (Bel) | t.m.t. |
Classement général
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Eugène Christophe (Fra) | en 63h19’57’’ |
2 | Philippe Thys (Bel) | en 63h37’52’’ |
3 | Félix Sellier (Bel) | en 63h54’34’’ |
4 | Léon Despontin (Bel) | en 64h6’3’’ |
5 | Hector Heusghem (Bel) | en 64h13’33’’ |
6 | Jean Rossius (Bel) | en 64h16’6’’ |
7 | Firmin Lambot (Bel) | en 64h18’42’’ |
8 | Victor Lenaers (Bel) | en 64h30’9’’ |
9 | Jean Alavoine (Fra) | en 64h35’28’’ |
10 | Federico Gay (Ita) | en 64h35’51’’ |