Kelly bredouille. Glaus s’impose
Pour la première fois depuis le début de l’épreuve, le peloton accumule du retard sur l’horaire prévu. Les côtes des dix-sept Tournants (km 111), de la Madeleine (km 117), de Romainville (km 119), du Châteaufort (km 125) et de l’Homme-Mort (km 135) ne provoquent aucune décision.
Les SEM (Agostinho, Clerc, Dall’Armelina) se mobilisent pour le sprint des Champs-Elysées qu’ils espèrent offrir à leur leader Sean Kelly. Ce dernier, vêtu de vert, n’a pas encore remporté d’étape (comme Graczyck en 1958) !
Lorsque Fignon aborde le dernier virage en tête, l’Irlandais est parfaitement collé à sa roue. Le maillot jaune s’écarte sur la gauche. Kelly se retrouve trop tôt le nez dans le vent. Gilbert Glaus (Cilo) le dépasse et s’impose. En difficulté sur ce Tour, le champion du monde amateurs 1978 broyait du noir. Quelques jours auparavant, il s’était lâché dans « L’Equipe » : « Il y a dans le peloton des coureurs qui utilisent des anabolisants et de la cortisone. Je n’ai pas le sentiment d’être mauvais et là, je n’existe pas. J’ai noté qu’une transformation radicale est intervenue chez certains entre le Tour de Suisse et le Tour de France. » Est-ce pour cette déclaration que le Suisse a attendu plus de 10 minutes avant d’être convié sur le podium protocolaire en compagnie des autres lauréats de cette épreuve ?

 Fignon à 22 ans et 11 mois
Sur un circuit où l’ondée a rendu le sol glissant en de nombreux endroits, Laurent Fignon a réussi à éviter les chutes qui ont perturbé les fins de course de Winnen, Van Impe, Zoetemelk ou Jimenez (relégué à 3’42’’).
A 22 ans et 11 mois, le résident de Tournan-en-Brie pouvait inscrire son nom au palmarès de la Grande Boucle, juste derrière Cornet (20 ans en 1904), R. Maes (22 ans moins 13 jours en 1935), Faber (22 ans et 6 mois en 1909), Lapize (22 ans et 9 mois en 1910), Gimondi (22 ans et 10 mois en 1965) et Thys (22 ans et 10 mois en 1913).

Classement de l’étape