La catastrophe
Dès les premiers kilomètres, l’allure est vive. Duclos-Lassalle (Peugeot) passe en tête la côte de Montréjeau (km 37). Aussitôt après, Agostinho démarre, le Béarnais dans son sillage. Les Peugeot n’entendent pas laisser partir le Portugais. Ils se mettent immédiatement à rouler tandis que Boyer, un équipier d’Agostinho au sein de la formation SEM-Mavic, tente de perturber le bon ordonnancement de l’ensemble. Résultat : on se chamaille et Bourreau se retrouve au tapis. Le maillot jaune Pascal Simon ne peut l’éviter. Celui qui était le nouveau favori à la victoire finale se reçoit sur son épaule gauche et se fracture l’omoplate !
Courageusement, il se remet en selle. Abrité par son équipe, il revient dans le peloton qui reprend Agostinho (km 93).

Simon, secouru par Brun, vient de tomber.

Ses chances de remporter le Tour s’amenuisent...

 Les Renault durcissent la course
Peut-être aurait-on pu s’attendre à une trêve ? Au contraire, « c’est 14-18, 39-45 réunis », selon l’expression de Geminiani.
En effet, les Renault (Jules, Poisson, Vigneron, Chevallier et Fignon, 2ème du général à 4’22’’ de Simon) brûlent le ravitaillement de Saint-Elix-Theux (km 94) et emmènent avec eux une trentaine de coureurs. Les Peugeot et les Coop de Zoetemelk (piégé dans un 3ème peloton) sont contraints à une nouvelle course-poursuite de 41 km sur les routes vallonnées du Gers avant de colmater la brèche. Simon, visiblement diminué, a fait front mais ses jours sont comptés...

 Clère profite du surnombre
Pas le temps de souffler. Km 135, Laurent repart à l’offensive, rejoint par 2 autres "Coop" (Clère et Bazzo) ainsi que par Pirard (Metauromobili), Demierre (Cilo), Delgado (Reynolds), Jourdan (La Redoute), L. Wijnants (Boule d’Or), Van Der Poel (Aernoudt) et Lubberding (Ti-Raleigh).
Sur le circuit d’arrivée, les attaques se multiplient. On pense un instant que Wijnants a course gagnée mais Régis Clère, le champion de France 1982, s’arrache et le dépasse : "Dans Fleurance, les attaques se sont multipiées. Laurent a d’abord accompagné Wijnants et Delgado. Van der Poel les a pris en chasse et je me suis attaché au sillage du Néerlandais pour protéger Michel. On est revenu et Jourdan aussi qui est reparti, puis Pirard. Je suis resté seul derrière ces deux-là. Je suis revenu à la hauteur de Jourdan et je pensais à la 2ème place car Pirard semblait inaccessible. Après la flamme rouge, Jourdan est resté dans ma roue. Je me suis fâché et j’ai pris tous les risques dans le dernier virage qui était très glissant. Je suis passé à l’extérieur. Jourdan a hésité à foncer. Mais je me battais toujours que pour la 2ème place.quand je me suis aperçu que Pirard n’avançait plus. C’est alors seulement que j’ai envisagé la victoire. A 300 mètres de la ligne."
Le peloton concède 2’6’’. Delgado en profite pour récupérer une place au général (7ème).

Première victoire sur le Tour à 27 ans pour Régis Clère qui a terminé 9ème de la Vuelta 1981 après avoir gagné 2 étapes.

 Zoetemelk positif
Joop Zoetemelk (Coop) a reçu le résultat de la contre-expertise. Il a été reconnu positif aux anabolisants lors de l’étape contre-la-montre par équipes que sa formation avait remporté. Le Hollandais est sanctionné de 10’ de pénalités, déclassé à la dernière place de l’étape (il perd ainsi le bénéfice des 3’45’’ de bonification) et puni d’un mois de suspension avec sursis.
Pierre Bazzo (Coop) et Jean-François Rodriguez (Mavic) ont également été pris par la patrouille.

Classement de l’étape

Classement général

* Non encore pénalisé