Parcours : Montgenèvre, Mont-Cenis, Iseran et Petit-Saint-Bernard

 Tacca et Géminiani lancent l’étape
Avant d’aborder le Mont-Cenis, Pierre-Joseph Tacca (Île de France) passe à l’attaque. Raphaël Geminiani (Equipe de France) le rejoint et les 2 hommes franchissent le sommet (km 83) 2’20’’ avant le maillot jaune Bartali et les autres favoris. L’écart passe à 5’ à Bessan (km 104) mais "Gem" connaît des ennuis mécaniques au pied de l’Iseran (km 110) et se fait vite reprendre.

 L’Iseran, la grande difficulté du jour
Line Renaud, Grand Prix du Disque, fait, cette année, partie de la caravane. La "Mademoiselle from Armentières" raconte ce qu’elle a ressenti dans l’Iseran : «  Si dans la vallée, il faisait très chaud, au sommet, le temps était épouvantable : de la neige, de la pluie glacée, de la boue, des chemins étroits, et, à gauche et à droite, le vide absolu... Alors là, il faut avoir vu Tacca se casser une dent pour arracher un boyau, et Marinelli, mon favori, s’élancer dans la descente à plus de 70 à l’heure et prendre tous les risques. »
Au sommet (km 125), Tacca est toujours en tête mais il ne possède plus que 40’’ d’avance sur Coppi, 54’’ sur Robic, 1’5’’ sur Bartali et Ockers... Tout ce beau monde se regroupe dans la descente vers Val d’Isère. Il s’agit désormais d’affronter la dernière difficulté : le col du Petit-Saint-Bernard.

 Bartali et Coppi inséparables
Les 2 as italiens prennent alors le commandement de la course. Ils se retrouvent, comme la veille, seul à seul. Et comme la veille, aucun des 2 ne passe à l’offensive ! Existe-t-il réellement une rivalité Coppi - Bartali ? Sont-ils unis par un contrat signé à Chiavari, sur la côte ligure, quelques jours avant le départ du Tour ? Toujours est-il que les Campionissimi basculent en haut (km 200) 2’47’’ avant De Mulder, 3’’ avant Marinelli.

Coppi et Bartali dans le Petit-Saint-Bernard

 Coppi s’envole
C’est un incident mécanique qui va décider du sort de ce Tour de France : Dans la descente du Petit-Saint-Bernard, Bartali crève puis il tombe. Il a désormais 3’ de retard sur Coppi. Le directeur sportif italien Alfredo Binda abandonne Gino à son sort pour se focaliser sur Fausto. Les 2 hommes parlementent puis Coppi fonce et gagne l’étape avec 4’55’’ d’avance sur Bartali. Le Piémontais est maillot jaune !
Après l’étape, Binda explique : « Il était entendu avec Bartali et Coppi qu’il fallait d’abord battre les adversaires. Ils étaient ensuite libres d’agir à leur guise. Si, Lazaridès lâché, on ne les a pas vus s’attaquer dans le Petit-Saint-Bernard, c’est parce qu’ils étaient aussi forts l’un que l’autre. Si j’avais estimé que l’un des deux était fatigué, j’aurais dit à l’autre de partir. Quand Bartali a été accidenté, Coppi m’a demandé, en équipier discipliné, ce qu’il devait faire. Bartali, à plus de 3’, j’ai ordonné à Fausto d’appuyer. »

 « Le drame d’Aoste » ("Miroir-Sprint")
L’accueil réservé aux coureurs français, à Robic en particulier, dans le Val d’Aoste, a été particulièrement pénible. On leur a barré la route, arraché leurs canettes. Insultes et jets de pierre ont accompagné la caravane soulagée de quitter l’Italie pour rejoindre la Suisse après la journée de repos.

Classement de l’étape

Classement général