Accueil > Le Tour des étapes > Edition 1923 > Etape par étape > Etape 9 : Toulon - Nice
281 km. 10 juillet 1923
2 abandons de marque
Philippe Thys (23ème du général) et Hector Heusghem ne prennent pas le départ. Ni l’un ni l’autre n’auront laissé leur empreinte sur ce Tour.
Alavoine et Bottecchia bien partis pour se disputer la victoire finale
Le départ est donné route de la Garde à Toulon à 6 heures du matin. 30 coureurs passent au contrôle de Nice à 13h44’ avant d’effectuer la traditionnelle boucle de Sospel, un incontournable rendez-vous pour les leaders du général.
Le col de Braus se charge bientôt se séparer le bon grain de l’ivraie. Alavoine, le maillot jaune Bottecchia, H. Pélissier et le surprenant " 2ème catégorie " Suisse Henri Collé (1893-1976) lâchent L. Buysse à 1500 mètres du col puis Mottiat à 500 mètres. Débarrassés de Pélissier qui nous explique plus bas les malheurs qui lui sont arrivés, le trio de tête parvient sur le vélodrome de Nice où le « Gars Jean » remporte sa 16ème et dernière victoire sur le Tour. Alavoine profite surtout de ce sprint pour empocher 2’ de bonifications. Ce qui lui permet de revenir à 12’ de l’Italien alors que se profile à l’horizon l’étape décisive qui conduit les coureurs à Briançon...
Les déboires de Henri Pélissier
Revenons sur les incidents qui ont perturbé Henri Pélissier. Ce dernier raconte : « Jamais encore les Italiens n’avaient eu un leader au classement général du Tour de France. Ils avaient dû se contenter, tout juste, des exploits du petit Lucotti, 4ème en 1921. Et voilà que surgissait Bottecchia ! Sospel, c’est tout près de l’Italie. Ils ont déferlé en masse, chauffés à blanc. Evviva Bottecchia ! Caro Ottavio... dont ils connaissaient à peine l’existence la veille du départ du Tour. Quelles flambées avec le tempérament latin ! Ce n’était plus de l’enthousiasme mais de l’hystérie. Je me suis arrêté au bas du col de Braus pour tourner ma roue et changer de développement. Trois énergumènes ont surgi à toute allure sur un side-car et m’ont lancé une énorme pierre au passage. Ils ont raté mon vélo mais m’ont atteint à la cheville. Je me suis dépêché de me perdre dans la file des voitures suiveuses pour leur échapper. Au sommet du col de Braus, nous n’étions plus que 4 en tête, Bottecchia, Alavoine et moi, accompagnés du Suisse Collé. Je crève dans la descente du col de Castillon. Pendant que je répare, une automobile dévalant la pente me frôle et va s’écraser contre le rocher, blessant sérieusement un jeune spectateur. Je repars, encore sous le coup de l’émotion et un peu plus loin un side-car encore, était-ce le même ? je n’en sais rien, se lance sur moi au risque de me tuer. Je n’ai, heureusement, en me relevant, qu’une profonde écorchure à la main droite. Je tremble sur mes jambes, je suis terrifié, je me force pourtant à ne penser qu’à la course. (...) Mais nouvelle crevaison dans la descente de la Turbie et, à peine reparti, mon boyau avant éclate sous l’effet de la chaleur. J’évite la chute de justesse. » (R. Bastide « La légende des Pélissier »). « La Ficelle » termine 8ème de l’étape à 7’44’’ des hommes de tête.
Classement de l’étape
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Jean Alavoine (Fra) | en 12h10’39’’ |
2 | Ottavio Bottecchia (Ita) | |
3 | Henri Collé (Sui) | t.m.t. |
4 | Romain Bellenger (Fra) | à 2’14’’ |
5 | Louis Mottiat (Bel) | à 4’51’’ |
6 | Lucien Buysse (Bel) | |
7 | Joseph Muller (Fra) | t.m.t. |
8 | Henri Pélissier (Fra) | à 7’44’’ |
9 | Léon Despontin (Bel) | à 8’40’’ |
10 | Marcel Huot (Fra) | à 11’20’’ |
Classement général
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Ottavio Bottecchia (Ita) | en 137h36’39’’ |
2 | Jean Alavoine (Fra) | en 137h48’58’’ |
3 | Henri Pélissier (Fra) | en 138h6’31’’ |
4 | Romain Bellenger (Fra) | en 138h20’37’’ |
5 | Hector Tiberghien (Bel) | en 138h35’52’’ |
6 | Marcel Huot (Fra) | en 139h3’2’’ |
7 | Henri Collé (Sui) | en 139h8’22’’ |
8 | Léon Despontin (Bel) | en 139h37’18’’ |
9 | Arsène Alancourt (Fra) | en 139h38’32’’ |
10 | Eugène Dhers (Bel) | en 139h40’7’’ |