Poulidor à l’attaque
Raymond Poulidor, 6ème du général à 5’11’’ de Lucien Aimar, doit absolument tenter le tout pour le tout lors de cette dernière étape alpestre (cols du Grand-Saint-Bernard, de la Forclaz et des Montets à 12 km de Chamonix) s’il veut remporter l’épreuve.
Après un début de course tranquille, Edy Schutz (Smith’s) et Domingo Péruréna (Fagor) se détachent dans la descente du Grand-Saint-Bernard. L’espagnol accuse la fatigue dans la Forclaz et laisse le luxembourgeois poursuivre l’aventure en solitaire.
Derrière, à 4 km du sommet de ce col, Poulidor porte l’estocade à la sortie d’un virage en épingle à cheveux. De l’avis général, jamais un coureur n’avait démarré avec une telle violence. Le limousin précisera plus tard : « Je savais que j’attaquerai à cet endroit précis. J’avais monté la Forclaz en 1963, et je me souvenais parfaitement des lieux. Je les situais très exactement car j’avais beaucoup souffert dans ce passage il y a 3 ans. »
Effectivement, seul Julio Jimenez parvient à le suivre, et encore, 1 km seulement ! Mais l’espagnol se reprend rapidement et revient sur Poulidor avant le sommet. Les écarts suivants sont alors enregistrés : Jimenez et Poulidor à 1’10’’ de Schutz ; Aimar, Anquetil, Janssen, Van Springel, Gabica à 2’20’’.

  Les Ford font bloc
Geminiani, le directeur sportif des Ford, manœuvre ensuite habilement en arrêtant Jimenez de façon à ce qu’il aide Aimar. Puis, tandis que Poulidor rejoint Schutz dans le col des Montets, les Ford (Anquetil en particulier) et Janssen effectuent le travail nécessaire à la réduction du déficit.
A l’arrivée, Poulidor n’a gagné que 49’’. Il pointe désormais à la 5ème place du général mais les journées les plus difficiles sont passées...
Quant à la victoire d’étape, elle revient à Edy Schutz, Poulidor ne lui ayant pas disputé le sprint.

Schutz et Poulidor unis dans le même effort

Classement de l’étape

Classement général