Triplé de Goethals
La dernière étape est marquée par "un vent violent" qui "secoue terriblement les arbres du canal que nous longeons, fait vaciller les lanternes des factionnaires nous indiquant la route, arrête net les coureurs qui, courbés sur leur guidon, arrivent péniblement à l’allure de 15 à l’heure. La pluie s’ajoute bientôt à la tempête, elle est glaciale" ("L’Auto").
Au petit jour, alors qu’une accalmie prend forme, Lenaers (1er des "2ème classe") crève. Aussitôt, Despontin (2ème) accélère fortement l’allure, emmenant avec lui l’ensemble du peloton. Mais Lenaers, au prix d’un bel effort, recolle peu après Boulogne. Il ne se passe ensuite plus rien de notable jusqu’aux abords de Paris où les coureurs doivent péniblement se faufiler à travers une foule énorme. "Il devient impossible aux "tours de France" de faire autre chose que de suivre en file indienne dans l’étroit couloir qui leur est ménagé". Des cassures se font jour, si bien que Goethals, Lucotti, Heusghem et Tiberghien font, détachés, leur apparition au Parc des Princes. C’est entre eux que la victoire se joue. A 10 mètres du poteau, Lucotti semble l’emporter mais Goethals lance son vélo et gagne sa 3ème étape sur le Tour cette année.
Arrivés en petits groupes, 17 coureurs sont classés dans le même temps. Et le maillot jaune ?

 Triomphe de Scieur
Léon Scieur a crevé à Saint-Cloud et s’est classé 18ème de l’étape à 3’11’’. Une petite frayeur pour "la Locomotive" qui, à 33 ans, rejoint son ami Firmin Lambot (vainqueur de l’épreuve en 1919 et ... 1922), natif, tout comme lui, de Florennes. L’histoire raconte que Scieur n’a appris à monter à vélo qu’à l’âge de 22 ans et que, dès ses premières courses, il était si fort que les organisateurs l’obligeaient à partir après le peloton. "Grand et solide comme un chêne, sec comme un coup de trique, il est un prodigieux coureur, alliant une certaine souplesse à une puissance phénoménale" (propos de Théo Mathy repris sur Internet par Rodrigo Beenkens).

 Classement de l’étape