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223,5 km. 25 juin 1963
Des routes dangereuses
Le double vainqueur du Giro 1962 et 63, Franco Balmamion (Carpano), abandonne déjà, victime d’une chute à la sortie de Braine-le-Château (km 51). Peut-être peut-il en vouloir au directeur du journal « Les Sports de Bruxelles » ? C’est ce dernier qui a inventé le parcours du jour, engageant les coureurs dans des sentiers très étroits, mal pavés, dépourvus d’accotement et tournicotant sans arrêt. Les mauvaises langues affirment d’ailleurs que ce petit jeu n’était pas innocent : l’organisateur avait vendu des billets donnant accès à ces « circuits » !
Anglade s’offre 8’ d’avance
Sur ces routes, la course se révèle particulièrement nerveuse. Au km 45, Enthoven (Pelforth) et Derboven (G.B.C. Libertas) s’échappent, rejoints, km 72, par Elliott et Stablinski (Saint-Raphaël), Van Tongerloo et Schroeders (G.B.C. Libertas), Anglade (Pelforth), Van Aerde (Solo), G. Desmet 1 (Wiel’s Groene Leeuw), Otano (Margnat-Paloma), Leborgne (Mercier) et Suarez (Faema-Flandria). Tandis que Derboven et Leborgne cèdent, les 10 autres échappés creusent l’écart (8’50’’, km 160) dans l’indifférence générale. Pourtant, 2ème du Tour 1959, Henri Anglade mérite le plus grand respect. Anquetil et son équipe "Saint-Raphaël" réagissent un temps. L’écart tombe à 6’30’’ à Tournai (km 183). Pour finalement se fixer à 8’44’’ du vainqueur à l’arrivée.
Elliott, 1er maillot jaune irlandais de l’histoire
La journée se révèle particulièrement fructueuse pour Seamus Elliott. Après avoir crevé 2 fois, aidé par Stablinski, l’équipier d’Anquetil contre une attaque d’Otano à 6 km de la ligne et s’en va remporter sa seule victoire sur le Tour. Un bel exploit pour Elliott qui, après s’être imposé sur les routes du Giro en 1960 et de la Vuelta en 1962 et 1963, entre dans le Gotha du cyclisme. Cerise sur le gâteau, l’Irlandais (18ème du général ce matin à 2’26’’ de Pauwels) endosse ce soir le maillot jaune. Une première dans l’histoire de son pays ! Dommage cependant que, sur le vélodrome de Roubaix, on ait joué le « God save the queen » en lieu et place de l’hymne de l’Eire !
- Elliott à l’aise sur les pavés de Paris-Roubaix
- L’Irlandais se donnera la mort en 1971, à 37 ans, 2 jours après les funérailles de son père.
Classement de l’étape
| Place | Coureur | Temps / Ecart |
|---|---|---|
| 1 | Seamus Elliott (Irl) | en 6h10’38’’ |
| 2 | Jean Stablinski (Fra) | à 33’’ |
| 3 | Michel Van Aerde (Bel) | |
| 4 | Guillaume Van Tongerloo (Bel) | |
| 5 | Gilbert Desmet 1 (Bel) | |
| 6 | Luis Otano (Esp) | |
| 7 | Antonio Suarez (Esp) | |
| 8 | Henry Anglade (Fra) | t.m.t. |
| 9 | Dick Enthoven (PB) | à 59’’ |
| 10 | Willy Schroeders (Bel) | à 1’47’’ |
Classement général
| Place | Coureur | Temps / Ecart |
|---|---|---|
| 1 | Seamus Elliott (Irl) | en 14h34’50’’ |
| 2 | Henry Anglade (Fra) | à 1’14’’ |
| 3 | Guillaume Van Tongerloo (Bel) | à 1’30’’ |
| 4 | Gilbert Desmet 1 (Bel) | à 1’35’’ |
| 5 | Luis Otano (Esp) | à 2’28’’ |
| 6 | Jean Stablinski (Fra) | à 6’3’’ |
| 7 | Antonio Suarez (Esp) | à 6’19’’ |
| 8 | Eddy Pauwels (Bel) | à 7’18’’ |
| 9 | Michel Van Aerde (Bel) | à 7’27’’ |
| 10 | Edgar Sorgeloos (Bel) | à 7’48’’ |
