Un quatuor extrêmement dangereux
Depuis le départ de Saint-Malo, les attaques sont incessantes. Lorsque le peloton traverse en trombe le hameau de Beausoleil (km 79), Gastone Nencini sort une nouvelle fois de ses gonds, emmenant dans son sillage Roger Rivière, Jan Adriaensens et Hans Junkermann.
L’heure est grave pour Marcel Bidot, l’inamovible directeur sportif français : soit il ordonne à Rivière de ne pas collaborer et c’est le condamner. Soit il laisse le stéphanois participer à l’offensive et il sacrifie l’autre leader de la formation tricolore, le maillot jaune Henry Anglade !
Pendant les 8 premiers kilomètres, il semble que Rivière joue le jeu de la défense du maillot en ne prenant pas les relais puis il se met à passer devant. Les autres n’en demandent pas plus. Les voilà partis pour 112 km rondement menés (moyenne de l’étape : 44,048 km/h !).
Derrière, ça ne roule pas et les minutes s’accumulent inexorablement. A l’arrivée, le peloton concède 14’40’’.
Rivière l’emporte devant Nencini. Adriaensens s’empare du maillot jaune.
Anglade est écoeuré : «  ça recommence comme l’année dernière. J’ai soupçonné le coup fourré tout de suite quand j’ai vu que Rivière ne quittait pas la roue de Nencini. Baldini ne me marquait pas et c’est Junkermann qui a provoqué l’attaque. Ils sont d’accord et voulez-vous que je vous dise pourquoi ? C’est une question de managérat. Qu’est ce que Daniel Dousset (à la tête de nombreux critériums d’après-Tour) vient faire à Lorient ? Ce n’est pas par hasard qu’il est ici le jour où arrive ce coup de Trafalgar. C’est la dernière fois que je fais le Tour de France si ça prend cette tournure. »

Joli coude-à-coude Rivière - Nencini sous l’oeil d’Adriaensens et de Junkermann

Classement de l’étape

Classement général