Parcours : Cols du Galibier par le Lautaret, de la Madeleine et montée de La Plagne

 Le col du Galibier en apéritif
Le Galibier est attaqué seul en tête par Munoz qui passe au sommet (km 46) 5’’ avant Bernaudeau, 25’’ avant le peloton du maillot jaune Delgado. L’Espagnol de la formation Fagor se relève ensuite.
Dans la descente du col du Télégraphe qui fait suite à celle du Galibier, Fignon et Mottet chutent, sans gravité, nous le comprendrons par la suite.

 Roche anticipe
Dans la vallée, une partie de poker s’engage entre les candidats à la victoire finale : Roche (2ème du général à 25’’), accompagné de 6 coureurs (Fuerte, Sanders, Munoz, Theunisse, Bernaudeau et Parra), se détache du peloton. Au pied de la Madeleine (km 91), le groupe Roche possède 1’36’’ d’avance sur celui du maillot jaune. Au sommet (km 122), Delgado n’est plus qu’à 44’’ tandis que Bernard (3ème du général à 2’2’’) est pointé à 1’42’’. Pas grave. Le regroupement intervient dans le bas de la descente, à Aigueblanche (km 151).

 2ème victoire de Fignon à La Plagne
C’est à ce moment que Laurent Fignon en profite pour porter son attaque en compagnie d’Anselmo Fuerte (BH), déjà 2ème la veille. Le Français n’est plus guère dangereux au classement général (8ème à 15’41’’). Il peut se permettre de prendre un peu d’avance : 2’41’’ avant d’aborder La Plagne, dernière difficulté de la journée. Suffisant pour que Fignon renoue avec le succès en battant celui que Guimard surnomme "le Rat" : "Ce n’est pas méchamment mais la simple observation de son comportement. Il vous suit discrètement et vous ratiboise dans le dernier kilomètre." 2ème succès à La Plagne pour le vainqueur des Tours 1983 et 1984 : "Delgado avait l’air de se débrouiller seul. Voyant que Jean-François Bernard ne pouvait pas suivre, j’ai roulé un morceau. Puis, cyrille m’a dit de laisser filer un moment pour que Roche s’épuise. C’est bien ce qui est arrivé et j’ai contre-attaqué dès que nous l’avons rejoint. Evidemment, ensuite, cela a été plus dur que lors de ma victoire en 1984. Mais j’ai tout de même été surpris que ça ne revienne pas plus vite à l’arrière."

3ème du Tour d’Espagne, Fignon renoue ici avec la gagne.

 Roche au bout de lui-même
Pour le classement général, la lutte s’annonce décisive au pied de La Plagne : Rapidement, Bernard capitule. 10ème à 3’3’’ de Fignon, le leader de chez Toshiba a définitivement perdu le Tour.
A 15 km du sommet, Delgado se lance à l’assaut. Le maillot jaune sait qu’il doit absolument creuser les écarts avant le dernier contre-la-montre. 49’’ sur Roche à 5 km de la ligne, c’est pas mal mais son style se fait ensuite plus heurté. Le coureur de la P.D.M. souffre. Parra revient alors sur lui et l’entraîne un temps dans son sillage tandis que Roche produit un effort paroxystique dans les 3 ultimes kilomètres. L’Irlandais s’écroule sur la ligne 4’’ après le passage de l’Espagnol. Aussitôt l’arrivée franchie, il est oxygéné puis emmené à l’hôpital. Le communiqué médical précisera qu’il s’agissait d’une « hypothymie (fatigue extrême) due à l’altitude et à un effort énorme dans le dernier km. » Pénalisé de 10’’ pour ravitaillement non autorisé, le vainqueur du Giro accuse désormais un retard de 39’’ par rapport à Delgado, toujours maillot jaune.

Roche en dette d’oxygène

Classement de l’étape

Classement général