Defraye à l’agonie
Une demi-heure d’avance sur l’horaire prévu à Hyères après 96 km de course ! Quelle mouche a donc piqué le peloton ce matin ? Un coup d’œil à l’arrière et l’on s’aperçoit qu’Odile Defraye, 6ème du général, souffre terriblement d’un furoncle. Pas la peine d’ailleurs d’insister aussi lourdement puisque le vainqueur du Tour de France 1912 signe au premier passage à Nice avec 2 heures et demie de retard sur les leaders : son compte est bon.

 Rossius reprend du poil de la bête
Arrivés une première fois à Nice à midi 14’, les coureurs doivent aller jusque Sospel par les cols de Nice et de Braus puis revenir « Baie des Anges » par le col de Castillon et la côte de la Turbie.
Brocco est pointé dans le col de Braus avec 1’25’’ d’avance sur ses poursuivants. On pense «  Coco » bien parti pour l’emporter mais les derniers pourcentages lui sont fatals. Le pauvre, exténué, termine à pied tandis que le trio Rossius, Alavoine, Godivier bascule en tête au sommet.
Alavoine et Godivier sont ensuite victimes de crevaisons. Si bien que Jean Rossius remporte l’étape en solitaire et se replace à la 3ème place du général. De quoi regretter son coup de barre de l’étape Bayonne – Luchon : « Enfin, je gagne une étape de montagne. Enfin me voici sacré grand grimpeur. Eh bien, vous me croirez si vous le voulez, mais je croyais les cols beaucoup plus durs que cela. Et même, si j’avais su, jamais je ne me serais allé à la minute de découragement que j’ai éprouvé dans la première étape pyrénéenne », confie «  l’enfant de Rétinne » au journal «  L’Auto ».
Cette victoire relance quelque peu l’épreuve, jusqu’ici largement dominée par la formation Peugeot de Thys et de Pélissier. Peut-être mais Rossius, chef de file de l’équipe Alcyon, se retrouve bien esseulé : Marcel Buysse est à l’hôpital dans un état grave après avoir percuté un motocycliste dans la descente de la Turbie. Mottiat et Deman ont abandonné. Defraye a perdu plus de 4 heures !

  « La Belle Epoque » tire sur sa fin
Lucien Petit-Breton, vainqueur des Tours de France 1907 et 08, s’est retiré lors du 1er passage à Nice. «  L’Argentin » souffrait depuis plusieurs jours du dos.
Octave Lapize, vainqueur en 1910, termine l’étape en 11ème position mais « Tatave » ne prendra pas le départ de l’étape suivante. Ce qui provoquera l’ire de Desgrange : «  De Lapize, pas grand-chose à dire, nous sommes habitués chaque année aux coups de tête de ce coureur ». Le directeur de l’épreuve n’était sans doute pas au courant que la mère du champion venait de décéder…
Quant à François Faber, vainqueur en 1909, le Luxembourgeois se voit infliger 1 heure trente de pénalité pour avoir été poussé dans un col.

 Classement de l’étape

 Classement général