Le Grevès joue et perd
René Le Grevès a toujours en vue cette prime de 100000 F. qu’il ne peut obtenir que s’il remporte l’étape en solitaire. Pour cela, le champion de France a combiné un plan de bataille astucieux : il s’agit de se munir, dès le départ, d’un très grand braquet en espérant que l’ascension du Cœur Volant s’effectuera calmement puis de s’enfuir grâce à son gros développement.
Bien imaginé mais Arsène Mersch a la fâcheuse idée de démarrer entre Poissy et Saint-Germain. Du coup, l’escalade de cette fameuse rampe donne lieu à une sévère lutte et le Breton explose. 18ème de l’étape à 2’15’’ du vainqueur, Le Grevès ne reviendra même pas sur le groupe maillot jaune. La prime tombe dans l’escarcelle de Sylvère Maes, le grand vainqueur de ce Tour 1936.

 Mersch et Maes sur le podium
Arsène Mersch (1913-1980) n’est pas rejoint. Il remporte la plus belle victoire de sa carrière, avec ses 2 titres de champion du Luxembourg obtenus en 1935 et 39. 5ème du général, le résident de Koerich a réalisé un grand Tour de France, à l’instar de ses compatriotes Pierre (4ème) et Matthias (7ème) Clémens.
Quant à Sylvère Maes, le Flamand termine 11ème de l’étape et gagne sa 1ere Grande Boucle (8ème en 1934, 4ème en 35). Nul doute qu’à Gistel (également la patrie de Museeuw), la bière coule à flot dans le café « le Tourmalet » que tient la famille Maes.

Maes (à gauche) et Mersch réunis à la tribune d’honneur

Classement de l’étape