L’orage
Jusqu’à Lens, la course est rapide, agrémentée de nombreuses échappées sans que les favoris de l’épreuve, Vietto excepté, ne se mettent particulièrement en valeur.
Dans le bassin minier, la physionomie change du tout au tout. « Déchiré par de larges éclairs et par de violents coups de tonnerre, le ciel s’entrouvrit brusquement pour laisser s’échapper des torrents de pluie. En quelques minutes, les deux bas-côtés cyclables se trouvèrent transformés en d’affreux cloaques de boue noire et, sur les chaussées pavées, d’immenses mares envahirent toutes les parties en contrebas. Pris dans la tempête, aveuglés par les trombes d’eau, les infortunés coureurs étaient balayés comme des fétus de paille. Ils entraient les yeux fermés dans les flaques d’eau et, ahanant de peine, ils traversaient en zigzaguant avec de l’eau jusqu’aux moyeux et en soulevant des gerbes noirâtres. Certains, découragés, écœurés, mettaient pied à terre, entraient dans les cafés, dans les maisons, en ressortaient avec un sac, un vieux morceau de toile d’emballage, un lambeau de toile cirée » (R. Huttier).
De ce chaos, 3 hommes émergent : Archambaud, le Suisse Egli et le touriste-routier Bettini tandis que Vietto (36ème de l’étape à 8’12’’) s’affale à Carvin.

La traversée de Carvin.

Vietto vient juste de tomber dans l’eau

 Egli, le premier helvète maillot jaune
Paul Egli (né en 1911 et décédé en 1997 à Dürnten) laisse ensuite Archambaud effectuer la majeure partie du travail. Ce qui lui permet de s’imposer au sprint. Champion du monde amateurs en 1933, champion national en 35 et 36, le Zurichois restera dans les annales comme le premier suisse à revêtir la Tunique.
Maurice Archambaud, 2ème, réalise une excellente opération. « Le Nabot » relègue ses adversaires belges R. et S. Maes à 1’14’’, Vervaecke à 1’45’’ ainsi que ses partenaires de l’équipe de France Speicher à 2’7’’ et Magne à 3’34’’ (sans compter les 45’’ de bonifications).

Classement de l’étape

Classement général