Parcours : Côte de Gueberschwihr, Grand Ballon, Col du Hundsruck, Ballon d’Alsace

  Le premier coup de fusil
Au départ de cette étape, Ullrich possède 6’22’’ d’avance sur Virenque. Autant dire que le Tour est dans la poche de l’Allemand. Pourtant, le leader des Festina y croit encore. Il a vu que le maillot jaune avait été en difficulté avant-hier dans le col de la Croix. Alors, pourquoi ne pas encore essayer, une dernière fois, aujourd’hui ?
La tactique mise au point consiste cette fois à lancer des hommes de son équipe dans chaque échappée pour lui servir de relais. C’est ainsi que dans le Grand Ballon, Moreau et Hervé sont déjà devant lorsque Virenque lance la 1ère offensive au km 47. Pantani, Escartin, Casagrande le suivent. Ullrich et Olano sont en difficulté. Ils passent au sommet avec 23’’ de retard. Udo Bölts, vainqueur du Dauphiné, travaille à bloc pour son chef de file qui parvient à faire la jonction dans la descente. Il n’empêche qu’Ullrich vient de fournir la preuve qu’il n’était pas invulnérable.

  Le deuxième coup de fusil
La tactique prévue ce matin ne semble pas mauvaise. Le col du Hundsruck doit permettre de la remettre en valeur. Hervé puis Rous partent en avant-garde. Cette fois, c’est Pantani qui déclenche les hostilités à 2 km du sommet. Virenque et tous les ténors sont dans sa roue. A l’exception d’Ullrich, à nouveau lâché ! 31’’ de retard en haut, ce n’est pas encore trop grave mais il reste 90 km et le Ballon d’Alsace à gravir. Et, surtout, le maillot jaune n’a plus qu’un seul soutien, Bölts qui a déjà beaucoup donné ! L’heure est grave pour Walter Godefroot, le directeur sportif des Télékom.

 2 balles à blanc...
Dans le groupe de tête, le tournant se situe au 95ème km lorsque Virenque sollicite le concours de Pantani, d’Escartin et d’Olano pour rouler. Ceux-ci refusent, n’ayant que peu d’intérêts à le faire. C’est alors que Virenque explose littéralement ! Il décide que, dans ces conditions, lui non plus ne roulera plus et ordonne à Hervé et à Rous d’aller gagner l’étape. Le Varois anéantit, en quelques secondes, 3 semaines d’efforts !
Bruno Roussel, son directeur sportif, confiera plus tard que Virenque n’avait offert que 10 000 F à Pantani si celui-ci se mettait à collaborer ! (« Tour de vices »).

 4ème victoire d’étapes pour les Festina
La fin de l’étape se devine facilement : Ullrich ne tarde pas à revenir (km 97). En poussant, à n’en pas douter, un ouf de soulagement.
Quant aux 2 équipiers de Virenque, l’un, Pascal Hervé préfère attendre son leader tandis que l’autre, Didier Rous franchit le Ballon d’Alsace (km 120) 3’40’’ avant un groupe de contre-attaquants (Nardello, Beltran, Dufaux, Hervé, Madouas, Casero, Julich, Robin et Roux), 4’40’’ avant le peloton. Le Montalbanais, amateur de chasse et proche de Jalabert, n’est ensuite plus inquiété tandis que ses poursuivants sont quasiment repris sur la ligne par le peloton.

Didier Rous, champion de France 2001 et 2003, file vers Montbéliard où il remportera sa seule étape sur le Tour.

 Au tour de Salmon
3ème exclusion du Tour pour accrochage aux voitures. Il s’agit, aujourd’hui, du Français de l’équipe Lotto Benoît Salmon ainsi que de son directeur sportif, Jos Braeckeveldt.
A noter également l’abandon lors du ravitaillement du champion du monde Johan Museeuw.

Classement de l’étape

Classement général