Anquetil s’empare du maillot jaune
C’est à la frontière franco-belge que les événements se précipitent. Sur une attaque du tricolore Gilbert Bauvin, son coéquipier Jacques Anquetil, Fernand Picot (Ouest), Jean Bobet (Île de France) et le hollandais Daan De Groot s’échappent. Ils profitent de la fermeture d’un passage à niveau pour augmenter leur avance qui atteint 3’25’’ au sommet du Mur de Grammont.
A 20 km de Charleroi (ville-étape pour la 1ère fois dans l’histoire du Tour), l’écart s’est réduit. Anquetil, sous la pluie, prend les choses en mains. Il tire tout ce beau monde sur 5 km sans se retourner.
Au sprint, Gilbert Bauvin l’emporte.
Derrière ce quintette, 9 hommes (Janssens, Forestier, Defilippis, Adriaensens...) terminent à moins de 2’. Ils ont limité les dégâts car, ensuite, il faut attendre plus de 11’ après l’arrivée des premiers pour voir passer au compte-gouttes ce qui reste du peloton.
René Privat, le maillot jaune, franchit la ligne en 61ème position à 13’4’’. C’en est fini pour lui. Il peut toujours se consoler en pensant que la Tunique reste au sein de l’équipe : Jacques Anquetil, 11ème ce matin, la récupère.

Bauvin dans l’ascension du Mur de Grammont

 Walkowiak, « le voleur de bicyclette »
Alors qu’il faisait partie du groupe de contre-attaquants et qu’il était en passe de revêtir le maillot jaune, le héros du Tour 1956, Roger Walkowiak chutait et cassait son vélo sur les pavés glissants.
La 203 de Bidot se trouvait à l’avant avec Anquetil, la 4CV de liaison derrière Privat, très loin. Que faire ?
Sauter sur la voiture de Sauveur (c’est le cas de le dire) Ducazeaux, son ancien directeur sportif de l’équipe Nord-Est Centre et prendre une machine de rechange ! De cette façon, Walko limitait les dégâts (17ème à 4’55’’ de Bauvin).
Bien joué mais cette manœuvre était illicite. Les commissaires le sanctionnèrent de 30’’ de pénalités. Un moindre mal.

Classement de l’étape

Classement général