"L’âne Marcel"
Après sa victoire dans le Tour 1957, Jacques Anquetil est en droit d’imposer ses conditions au moment de sélectionner les coureurs qui composeront l’équipe de France. Il refuse catégoriquement que Louison Bobet et Raphaël Géminiani fassent tous les deux partie de la formation tricolore. "Je n’ai pas envie d’être plumé comme un pigeon", affirme-t-il. Marcel Bidot tranche dans le vif et exclut le Clermontois. Ce dernier, furieux, rejoint l’équipe du Centre-Midi. A Bruxelles, où le Tour prend son départ, Gem reçoit en cadeau un âne qu’il baptise immédiatement Marcel. La photo et les commentaires sont publiés en première page de "L’Equipe".
La guerre est déclarée.

 Gaul mieux protégé
Charly Gaul a tout misé sur le Tour cette année. Il a terminé 3ème sans forcer d’un Giro qui ne lui convenait pas. Surtout, il a pris place au sein d’une équipe mixte hollando-luxembourgeoise dirigée par un compatriote, Jean Goldschmit. Si les Voorting, Van Est et consorts veulent bien rouler pour lui, cela peut faire mal...

  De belles équipes nationales
Les Italiens n’ont pas réussi à convaincre le vainqueur de leur Tour, Ercole Baldini, de faire le déplacement mais Gastone Nencini est un beau capitaine de route.
Les Belges ont désigné comme co-leaders Marcel Janssens (2ème l’année dernière) et Jean Brankart (2ème du dernier Giro, 2ème du Tour 1955). Très critiqué, Sylvère Maës a laissé sa place de directeur sportif à Jean Aerts.
Les Espagnols ont fait confiance à Federico Bahamontès pour faire oublier son abandon de l’année précédente. Lorono et Poblet en ont fait les frais.

 Plus que 3 équipes régionales
L’équipe du Centre-Midi est l’objet de toutes les attentions depuis que Géminiani en a pris le contrôle. L’Auvergnat dispose d’ailleurs d’un groupe solide (Dotto, Anglade, Gay, Rohrbach, Graczyk, Rolland...) capable de peser sur la course et ... surmotivé.
Les 2 autres formations régionales (Paris-Nord-Est et Ouest-Sud-Ouest) semblent un ton en dessous.