Merckx vulnérable ?
5 participations à l’épreuve, 5 victoires. Milan-San-Rémo, Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège, Amstel Gold Race rien que pour cette année 1975. A 30 ans, « le Cannibale » impressionne toujours autant !
Mais une angine l’a perturbé au Tour de Romandie (1er : Galdos) qu’il a fini 14ème. Merckx a ensuite renoncé au Giro et s’est rabattu sur le Dauphiné Libéré, sans se montrer plus à l’aise : 10ème à 10’ de Thévenet.
Le Tour sera-t-il (enfin, diront certains) « démerckxisé » ?
C’est possible car ses succès du mois de juillet avaient été obtenus, ces derniers temps, par petites touches, à coups de bonifications grignotées par-ci, par-là. Or, cette année, plus de bonifications ! Il faudra se rabattre sur les chronos si l’on veut aborder la haute montagne avec un petit pécule !

 Une opposition de qualité
Luis Ocana (Super Ser), lauréat en 1973, fait son retour mais le landais n’est plus que l’ombre de lui-même. Ce n’est peut-être pas de ce côté que le danger se fera le plus menaçant.
Felice Gimondi (Bianchi) alors ? Le bergamasque a perdu de sa fraîcheur athlétique mais l’expérience plaide en sa faveur.
Les espagnols (Galdos, Aja, Fuente...) bien sûr mais leur faiblesse dans les contre-la-montre semble rédhibitoire.
Non, 2 hommes concentrent sur eux l’essentiel des espoirs de ceux qui désirent un renouveau dans le cyclisme : Bernard Thévenet (Peugeot) qui a gagné le Dauphiné-Libéré en reléguant tous ses adversaires à près de 5’ dans l’étape de Grenoble et Joop Zoetemelk, le vainqueur de Paris-Nice qui peut compter, au sein de la formation Gan-Mercier, sur Poulidor pour le seconder.