La Grande Boucle

Etape 3 : Bruxelles - Luxembourg

Jean-Philippe — 2025-02-27T07:10:46Z

Delille, le téméraire
Alors que chaleur bât son plein, Jean-Baptiste Delille s'enfuit très tôt. Le coureur du Nord-Est franchit Namur (km 54) 2' avant le peloton. Nous le retrouvons à Charleville (km 175) avec un crédit qui culmine à 13'15''. Mais le Nordiste a présumé de ses forces. Il est rattrapé près de Sedan, aux alentours du 200ème km. Exténué, le pauvre abandonnera bientôt.

Vietto esseulé
Plus sérieusement, Aldo Ronconi, 4ème du général à 8'53'' de René Vietto, démarre à 125 km de l'arrivée, accompagné de Latorre (Centre Sud-Ouest). Vietto ne l'entend pas ainsi. Le maillot jaune mène la chasse à l'avant du peloton, nullement aidé par ses partenaires de l'équipe de France. Rapidement, le Cannois se retrouve uniquement accompagné de Cogan, Brambilla, Schotte, Rossello et Latorre, largué par Ronconi. Le "Roi René" ne reçoit alors de soutien que de la part de Cogan (Ouest). Les 2 Français se rapprochent de l'Italien mais Vietto connaît des difficultés avec son boyau qu'il doit regonfler à 2 reprises. Pendant ce temps, Ronconi poursuit victorieusement son chemin. Vietto termine 4ème à 6'31''. Il conserve sa Tunique mais ne se fait plus guère d'illusions concernant les motivations de ses collègues de l'équipe de France, Fachleitner n'ayant, par exemple, pas hésité à s'arrêter en chemin pour se restaurer.


Le Romagnol Aldo Ronconi (1918-2012), champion d'Italie 1946, a terminé 5ème du Giro cette année là après avoir gagné 1 étape.

La journée de la soif
Malgré l'allure réduite (28,579 km/h de moyenne), la journée a été marquée par 16 abandons. Outre Delille, citons Depredomme, Danguillaume, L. Gauthier, Mahé, Bertocchi, tous remarquables lors des premières étapes ou le champion de France Paul Néri, quant à lui particulièrement discret. (Le pauvre sera déchu de son titre pour cause de nationalité italienne au profit d'Emile Idée). Ces abandons s'expliquent facilement par la chaleur particulièrement infernale, la première préoccupation des coureurs ayant consisté à « chasser la canette ».


Ravitaillement aux abreuvoirs de Givet

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Aldo Ronconi (Ita)	en 10h59'13''
2	Pierre Cogan (Fra)	à 5'34''
3	Fermo Camellini (Ita)
4	Pierre Brambilla (Ita)	t.m.t.
5	René Vietto (Fra)	à 6'31''
6	Vincenzo Rossello (Ita)	à 11'8''
7	Antoine Latorre (Fra)	à 11'43''
8	Jean Robic (Fra)	à 15'1''
9	Maurice Diot (Fra)	à 17'27''
10	Gottfried Weilenmann (Sui)	m.t.

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	René Vietto (Fra)	en 23h5'29''
2	Aldo Ronconi (Ita)	à 1'22''
3	Pierre Brambilla (Ita)	à 8'1''
4	Pierre Cogan (Fra)	à 10'56''
5	Fermo Camellini (Ita)	à 12'11''
6	Raymond Impanis (Bel)	à 15'4''
7	Jean Robic (Fra)	à 19'24''
8	Gottfried Weilenmann (Sui)	à 23'47''
9	Albéric Schotte (Bel)	à 26'23''
10	Giuseppe Tacca (Ita)	à 27'19''

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Etape 1 : Paris - Lille

Jean-Philippe — 2025-02-26T19:07:15Z

Départ triomphal


Descente des Champs-Elysées, les Belges en tête

300 000 personnes sont venues rendre hommage aux 100 concurrents qui prennent le départ du premier Tour de France de l'après-guerre sous les ordres du boxeur Marcel Cerdan. Il s'agit tout d'abord d'une promenade à travers Paris, du Palais-Royal aux Champs-Elysées via l'Opéra, promenade qui se poursuit jusqu'au km 27 où, à Chantilly, Van Vooren lance la première offensive. Le Hollandais s'offre 1'25'' d'avance avant d'être rejoint à Clermont, km 50.

Mahé à Doullens
A l'entrée de Doullens (km 147), la course s'anime avec l'Italien Bertocchi, le Belge Impanis et Mahé (Ouest). Bertocchi crève peu de temps. C'en est fini pour ces 3 hommes. Du moins le croit-on car André Mahé ne s'en laisse pas compter et franchit la côte, lieu stratégique des Paris-Roubaix de l'époque, une dizaine de secondes avant ses collègues. Il est vite repris.

Danguillaume jusque Lille
Il reste un quart des participants lorsque Camille Danguillaume, au train, lâche tout son monde à Lens, km 199. Le coureur du Centre Sud-Ouest compte 1'10'' d'avance entre Carvin et Seclin. Malheureusement, Danguillaume faiblit et se fait rejoindre à Lille, km 230.

Kübler, premier maillot jaune de l'après-guerre
Au même moment, André Mahé (encore lui) et Ferdi Kübler s'échappent avant qu'au sprint, le Suisse l'emporte. A 28 ans, Kübler gagne sa première grande victoire en dehors de son pays. Au grand désespoir de Mahé qui estime avoir été tassé lors de l'emballage final.


Kubler va bientôt quitter son maillot helvétique

Premiers écarts
Le duo de tête finit 1'24'' avant Piot. Schotte, Ronconi, Brambilla et Robic ne sont pas loin. Vietto termine 11ème à 2'58'', Bobet 17ème à 3'32'', Fachleitner 38ème à 10'4''. Mais nous reparlerons d'eux en temps et en heure...

Un abandon de marque
Suite à un accrochage avec Caput, Louis Thiétard de l'équipe de France, s'est cassé la clavicule dans la région des terrils. Celui-ci était pourtant un habitué des chemins nordistes : 3ème de Paris-Roubaix en 1943, 1944 et 1947...

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Ferdinand Kubler (Sui)	en 6h51'55''
2	André Mahé (Fra)	m.t.
3	Kléber Piot (Fra)	à 1'24''
4	Arie Van Vooren (PB)	à 1'30''
5	Edouard Klabinsky (Pol)	à 1'39''
6	Albéric Schotte (Bel)	à 1'47''
7	Aldo Ronconi (Ita)	à 1'52''
8	Pierre Brambilla (Ita)	à 1'57''
9	Jean Robic (Fra)	à 2'9''
10	Giuseppe Tacca (Ita)	m.t.

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Ferdinand Kubler (Sui)	en 6h50'55''
2	André Mahé (Fra)	à 30''
3	Kléber Piot (Fra)	à 2'24''
4	Arie Van Vooren (PB)	à 2'30''
5	Edouard Klabinsky (Pol)	à 2'39''
6	Albéric Schotte (Bel)	à 2'47''
7	Aldo Ronconi (Ita)	à 2'52''
8	Pierre Brambilla (Ita)	à 2'57''
9	Jean Robic (Fra)	à 3'9''
10	Giuseppe Tacca (Ita)	m.t.

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Etape 21 : Caen - Paris

Jean-Philippe — 2006-02-17T12:29:53Z

Un rappel des positions
Ce matin, Pierre Brambilla (Italie) est maillot jaune avec 53'' d'avance sur son capitaine de route Aldo Ronconi. Il doit également se méfier de Jean Robic (Ouest), 3ème à 2'58'' et des 2 coureurs de l'équipe de France René Vietto ( 4ème à 5'16'') et Edouard Fachleitner (5ème à 6'56'').

7 hommes devant
A 188 km de l'arrivée, juste après Pont-Audemer, 7 hommes s'échappent. Aucun d'entre eux (Gauthier, Oreel, Teisseire, Schotte, Kirchen, Diederich, Muller) ne comptent pour le classement général mais certains joueront un rôle important dans le déroulement de l'étape. Au moment décisif, ce groupe possède 13' d'avance sur le peloton.

La côte de Bonsecours
A la sortie de Rouen, à 135 km de Paris, se situe la côte de Bonsecours. Elle va se révéler être le juge de paix de ce Tour de France.
Dès le bas, Robic démarre. Il prend 20 m d'avance mais Brambilla est aux aguets. L'Italien recolle. Les 2 hommes sont 100 m devant les autres. C'est alors qu'au moment où ils temporisent quelque peu, Fachleitner, tel un bolide, les dépasse. Robic ne s'en laisse pas compter. Il fait l'effort, récupère « Fach » juste avant le sommet. Brambilla n'est plus là !

Brambilla a perdu
La situation du maillot jaune n'est pas encore dramatique. Rapidement, Ronconi arrive en soutien, accompagné d'Impanis mais le Belge ne participe pas aux relais. A 2 contre 2, les Français font la différence : 1'45'' à Fleury-sur-Andelle, 25 km après Bonsecours. Les Italiens décident alors d'attendre le peloton de manière à récupérer leurs équipiers. Mais la machine ne parvient pas à la bonne carburation et les écarts se creusent irrésistiblement. A Paris, plus de 13' séparent Robic et Fachleitner de Brambilla qui se retrouve donc 3ème du classement général.

Robic ou Fachleitner ?
Les 2 Français qui n'appartiennent pas à la même équipe sont séparés par 3'58'' au général. Rien n'est joué car Lucien Teisseire, un coéquipier de Fachleitner au sein de l'équipe de France, fait partie des 7 hommes de tête. Il se laisse décrocher et attend son leader.
A 2 contre 1, la fin du parcours s'annonce périlleuse pour « Biquet ». Mais les kilomètres défilent et aucune tentative de la part de Fachleitner ne vient perturber le rythme du trio. On saura plus tard que ce dernier a accepté 100 000 anciens francs pour ne pas saborder l'échappée. « Le Berger de Manosque » se contente donc de la 2ème place du général.

Robic, maillot jaune sans l'avoir jamais porté


Triomphe de Robic au Parc des Princes.: Fachleitner franchit la ligne avant lui.

Jean Robic peut lever les bras en signe de triomphe lorsqu'il prend la 8ème place de l'étape. Il vient de remporter le 34ème Tour de France, le 1er de l'après-guerre. "Tête de cuir" participera encore à 9 autres Grandes Boucles jusqu'en 1959 sans remonter sur le podium (4ème en 1949). En 1980, à 59 ans, il disparaîtra lors d'un accident de voiture.

Schotte, vainqueur de l'étape
Qui a remporté cette étape, me direz-vous ? Et bien, Brik Schotte. Le Belge a lâché tous ses compagnons dans la côte du Coeur-Volant (km 248) et a apporté à ses compatriotes leur 2ème victoire d'étape. Vainqueur du Tour des Flandres 1942, de Paris-Tours 1946, le Flandrien remporte ici sa seule victoire d'étapes sur le Tour de France. Mais on reparlera de lui l'année prochaine...

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Albéric Schotte (Bel)	en 7h16'30''
2	Bernard Gauthier (Fra)	à 1'
3	Jean Diederich (Lux)	à 3'24''
4	René Oreel (Bel)	à 5'20''
5	Jean Kirchen (Lux)	m.t.
6	Lucien Teisseire (Fra)	à 7'19''
7	Edouard Muller (Fra)
8	Jean Robic (Fra)
9	Edouard Fachleitner (Fra)	t.m.t.
10	Maurice Diot (Fra)	à 18'49''

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Etape 20 : Saint-Brieuc - Caen

Jean-Philippe — 2006-02-16T19:20:40Z

Une heure d'avance sur l'horaire
Dès le 25ème km, Rémy et Cottur s'enfuient. Les 2 hommes sont rejoints par Muller, Joly, Klabinski, L. Weilenmann, Diot et Audier puis, avant Pontorson (km 104), par Pontet, Lévêque, Pawlisiak et Mollin. Lazaridès et Impanis parviennent in extremis à se joindre à eux. Soit 14 fuyards qui foncent sous la pluie battante (10'15" à Vire, km 176). C'est avec 1 heure d'avance sur l'horaire prévu que 9 d'entre eux se disputent le sprint sur le vélodrome du Venoix à Caen. Le Parisien Maurice Diot, bien emmené par son coéquipier Edouard Muller, l'emporte.
Bien discret jusqu'à ce jour, Diot gagne ici la seule victoire d'étape de sa carrière sur le Tour. Il a laissé plus de traces dans les classiques. En particulier lors de Paris-Roubaix 1950, qu'il a, selon lui, remporté. 2ème derrière l'intouchable Coppi, il déclarera : « J'ai gagné Paris-Roubaix aujourd'hui. Coppi était hors concours. » Diot restera également dans l'histoire comme le dernier vainqueur de Paris-Brest-Paris en 1951.


Diot décédera tragiquement en 1972 à 50 ans: Domicilié à Migennes dans l'Yonne, il il s'est fait renverser par un automobiliste alors qu'il traversait la route à la suite d'une altercation avec d'autres conducteurs.

3 des 10 premiers du général dans l'échappée
Ray Impanis (vainqueur du chrono la veille), Giordano Cottur et Apo Lazaridès font tous 3 partie de l'échappée. Les 2 premiers cités en profitent pour gagner une place au classement général au détriment de Camellini et de Goasmat, arrivés dans le peloton ¼ d'heure plus tard.
Contrairement à ses déclarations, Robic est resté sagement à l'abri durant toute cette étape. Résigné, le Breton ?


Traversée de Villers-Bocage: La Normandie est encore en ruines en 1947

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Maurice Diot (Fra)	en 6h23'37''
2	Maurice Mollin (Bel)
3	Edouard Muller (Fra)
4	Raymond Impanis (Bel)
5	Giordano Cottur (Ita)
6	Edouard Klabinsky (Pol)
7	Alexandre Pawlisiak (Fra)
8	Victor Joly (Bel)
9	Jules-Apôtre Lazaridès (Fra)	t.m.t.
10	Bernard Gauthier (Fra)	à 4'50''

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Pierre Brambilla (Ita)	en 140h44'38''
2	Aldo Ronconi (Ita)	à 53''
3	Jean Robic (Fra)	à 2'58''
4	René Vietto (Fra)	à 5'16''
5	Edouard Fachleitner (Fra)	à 6'56''
6	Raymond Impanis (Bel)	à 9'42''
7	Fermo Camellini (Ita)	à 14'1''
8	Giordano Cottur (Ita)	à 55'56''
9	Jean-Marie Goasmat (Fra)	à 1h5'56''
10	Jules-Apôtre Lazaridès (Fra)	à 1h8'37''

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Etape 19 : Vannes - Saint-Brieuc (c.l.m.)

Jean-Philippe — 2006-02-16T11:15:53Z

Parcours : Il s'agit du plus long contre-la-montre de l'histoire du Tour : 139 km avec l'ascension du Mur de Bretagne au 65ème km.

Vietto s'effondre
Derniers efforts pour René Vietto ! Il ne possède que 1'34'' d'avance sur Pierre Brambilla au moment de s'élancer des Sables d'Olonne. Il sait que ce ne sera pas facile et a demandé à son ami journaliste Jean Leulliot de lui fournir le plus de temps intermédiaires possible. Au Mur de Bretagne, les nouvelles ne sont pas bonnes : 1'50'' perdue sur son plus redoutable adversaire ; 4'15'' sur Robic. C'est alors qu'il aperçoit Leulliot, victime d'une chute, étalé par terre, la tête en sang. Le moral du « Roi René » en prend un coup. Il s'effondre, termine 15ème de l'épreuve à 14'40'' du vainqueur.
Le voici désormais 4ème du général à plus de 5' du nouveau maillot jaune. Le moral en berne, il annonce au micro de Georges Briquet son retour à la maison. Le reporter le supplie de n'en rien faire. L'ancien groom des grands hôtels cannois lui réplique alors : " Qui vous parle d'abandonner ? Un Vietto n'abandonne pas...Il se retire. " Ce qu'il se gardera bien d'effectuer. Pour être tout à fait honnête, il semble bien que, depuis les Alpes, Vietto « courait au millimètre », protégé par quelques équipiers dévoués. Ce chrono aurait, dans ce cas, simplement fait ressortir la fatigue générale de l'athlète.

Brambilla, nouveau maillot jaune
En terminant 5ème de ce contre-la-montre, l'Italien Brambilla s'empare de la Tunique. Attention cependant ! Brambilla sera naturalisé français en 1949. Il n'est pas le véritable leader de la « squadra azzurra ». Le patron de l'équipe, c'est Aldo Ronconi. Or, celui-ci pointe à la 2ème place du général à 53 petites secondes. Toutes les supputations sont envisageables à 48 heures de l'arrivée à Paris !


Brambilla au départ de cette étape qui lui permettra de revêtir le maillot jaune.: Assis à gauche, Vietto, pensif

Robic n'a pas dit son dernier mot
Jean Robic évolue sur ses terres. Il est 5ème du général à 8'8'' de Vietto lorsqu'il prend le départ, le bidon rempli de 2/3 d'orge grillé et d'1/3 de calvados à 60°. Motivé à l'extrême, "Biquet" effectue un contre-la-montre de toute beauté, se classant 2ème.
Surtout, il s'installe à la 3ème place du général à 2'58'' de Brambilla. Sait-on jamais...

Impanis, 1er vainqueur belge de ce Tour
Enfin, les Belges inscrivent l'un des leurs au palmarès des vainqueurs d'étape du Tour 47. Il était temps. C'est le meilleur d'entre eux, Raymond Impanis (7ème du général) qui a l'honneur de remporter cette prestigieuse étape, à la moyenne de 36,324 km/h, reléguant Robic à 4'54''.
A 22 ans, pour sa 1ère année professionnelle, Impanis qui a terminé 2ème de Liège-Bastogne-Liège, 4ème de Paris-Roubaix, démontre qu'il a l'étoffe d'un futur vainqueur du Tour.


Impanis, 1er vainqueur belge de l'après-guerre

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Raymond Impanis (Bel)	en 3h49'36''
2	Jean Robic (Fra)	à 4'54''
3	Aldo Ronconi (Ita)	à 6'32''
4	Giordano Cottur (Ita)	à 7'11''
5	Pierre Brambilla (Ita)	à 8'
6	Fermo Camellini (Ita)	à 8'19''
7	Primo Volpi (Ita)	à 8'40''
8	Edouard Fachleitner (Fra)	à 9'44''
9	Lucien Teisseire (Fra)	à 10'26''
10	Kléber Piot (Fra)	à 10'57''

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Pierre Brambilla (Ita)	en 134h5'39''
2	Aldo Ronconi (Ita)	à 53''
3	Jean Robic (Fra)	à 2'58''
4	René Vietto (Fra)	à 5'6''
5	Edouard Fachleitner (Fra)	à 6'56''
6	Fermo Camellini (Ita)	à 14'1''
7	Raymond Impanis (Bel)	à 25'4''
8	Jean-Marie Goasmat (Fra)	à 1h5'56''
9	Giordano Cottur (Ita)	à 1h11'18''
10	Jules-Apôtre Lazaridès (Fra)	à 1h23'59''

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Etape 18 : Les Sables d'Olonne - Vannes

Jean-Philippe — 2006-02-15T17:53:22Z

3ème étape « touristico-balladeuse »
Depuis 2 jours, les grands de ce Tour de France se sont tenus bien au chaud à l'intérieur d'un peloton à l'instinct grégaire.
Tiens, en ce début d'étape, il semble que certains (Bourlon, Levêque, Cogan, Massal, Volpi...) manifestent un peu plus d'envie de liberté. Aussitôt, Vietto et Brambilla rappliquent et font stopper ces garçons trop pressés. On voit même Brambilla frapper Volpi, un de ses équipiers. Cela lui apprendra le métier de domestique ! L'incident aplani, calme plat jusque Redon, à 70 km de Vannes.

La revanche de Tarchini
La lanterne rouge Pietro Tarchini n'a pas encore digéré son déclassement de Bordeaux. Il a pris une belle 3ème place hier mais cela ne lui suffit pas. Il démarre donc, accompagné de Paul Giguet (Sud-Est). Rapidement, 11 autres coureurs (G. Weilenmann, Schotte, Barret, Mollin, Remy, Goasmat, Diederich, Levêque, Goldschmidt, Impanis et Kirchen) se joignent à eux. Notons la présence parmi eux d'Impanis et de Goasmat, respectivement 7ème et 9ème du général. Ces 13 coureurs filent bon train jusque Vannes pour se disputer la victoire au sprint. Et c'est le Suisse Tarchini (1921-1999) qui gagne. Premier lâché en montagne sans aucun doute mais redoutable sur le plat, ma foi !
Le peloton termine à 8'19''. Goasmat s'empare de la 8ème place du général.


Tarchini, 1er à Vannes: 53ème et lanterne rouge à Paris

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Pietro Tarchini (Sui)	en 7h10'7''
2	Paul Giguet (Fra)
3	Gottfried Weilenmann (Sui)
4	Albéric Schotte (Bel)
5	René Barret (Fra)
6	Maurice Mollin (Bel)
7	Raoul Rémy (Fra)
8	Jean-Marie Goasmat (Fra)
9	Jean Diederich (Lux)
10	Roger Levêque (Fra)	t.m.t.

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	René Vietto (Fra)	en 130h6'29''
2	Pierre Brambilla (Ita)	à 1'34''
3	Aldo Ronconi (Ita)	à 3'55''
4	Edouard Fachleitner (Fra)	à 6'46''
5	Jean Robic (Fra)	à 8'8''
6	Fermo Camellini (Ita)	à 15'16''
7	Raymond Impanis (Bel)	à 35'38''
8	Jean-Marie Goasmat (Fra)	à 1h3'42''
9	Jules-Apôtre Lazaridès (Fra)	à 1h3'59''
10	Giordano Cottur (Ita)	à 1h13'41''

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Etape 17 : Bordeaux - Les Sables d'Olonne

Jean-Philippe — 2006-02-15T15:31:31Z

Eloi Tassin, à 35 ans
Le départ réel est donné à Saint-André-de-Cubzac à 7 heures. 212 km sont effectués à allure réduite depuis les vignes charentaises jusqu'à la plaine de Basse-Vendée. C'est alors qu'à Moreilles, Eloi Tassin (Ouest) s'extirpe du peloton. Il reste 60 km à parcourir. Gauthier puis Diederich se lancent à sa recherche mais Tassin conserve 1'30'' d'avance à 40 km du but. Schotte, Tarchini, Klabinsky, Le Strat, Volpi et Lucas ont beau se joindre aux 2 poursuivants. Il est trop tard.
Tassin remporte aux Sables d'Olonne sa 2ème victoire sur le Tour après la 2ème demi-étape Vire - Rennes en 1939. Le Breton (1912-1977) a également été sacré champion de France en 1945.


Après Robic, Tassin: Le maillot blanc de l'équipe de l'Ouest est à la mode cette année

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Eloi Tassin (Fra)	en 8h59'5''
2	Albéric Schotte (Bel)	à 1'10''
3	Pietro Tarchini (Sui)
4	Raymond Lucas (Fra)
5	Bernard Gauthier (Fra)
6	Ange Le Strat (Fra)
7	Edouard Klabinsky (Pol)
8	Primo Volpi (Ita)
9	Jean Diederich (Lux)	t.m.t.
10	Raoul Rémy (Fra)	à 3'12''

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	René Vietto (Fra)	en 122h48'3''
2	Pierre Brambilla (Ita)	à 1'34''
3	Aldo Ronconi (Ita)	à 3'55''
4	Edouard Fachleitner (Fra)	à 6'46''
5	Jean Robic (Fra)	à 8'8''
6	Fermo Camellini (Ita)	à 15'16''
7	Raymond Impanis (Bel)	à 43'57''
8	Jules-Apôtre Lazaridès (Fra)	à 1h3'59''
9	Jean-Marie Goasmat (Fra)	à 1h12'1''
10	Giordano Cottur (Ita)	à 1h18'59''

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Etape 16 : Pau - Bordeaux

Jean-Philippe — 2006-02-15T14:10:47Z

Victoire sur tapis vert de l'Italo-Français Tacca
L'étape des Landes constitue traditionnellement une longue promenade touristique. Celle-ci ne faillit pas à la tradition jusque Langon, à 47 km de l'arrivée où les premières escarmouches éclatent. Plus sérieusement, à 30 km du vélodrome de Bordeaux, Alexandre Pawlisiak démarre seul. Le Nordiste résiste longtemps avec 300 m d'avance à un petit groupe de 8 coureurs (Tacca, Mollin, Latorre, Rémy, Joly, Mathieu, Tarchini et Goasmat, 9ème du général), eux-mêmes pris en chasse par 7 autres gaillards (Gauthier, Bonnet, Weilenmann, Goldschmit, Breuer, Cogan et Lazaridès, 8ème du général). Le peloton qui terminera à 3'27'' laisse filer.
Finalement, le sprint entre les 9 hommes de tête est inévitable. Le régional de l'étape, Antoine Latorre, tente de surprendre les plus rapides. En pure perte. La lanterne rouge Pietro Tarchini l'emporte. Pour un quart d'heure seulement. Giuseppe Tacca porte réclamation : Tarchini lui a tiré le maillot, provoquant la chute de Mathieu. Il obtient gain de cause.
L'année suivante, Giuseppe Tacca obtiendra sa naturalisation française et deviendra par là même Pierre Joseph Tacca, jusqu'à sa mort en 1984.


Le sprint litigieux de Bordeaux: A gauche, Tarchini, au centre Tacca, à droite Mollin

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Giuseppe Tacca (Ita)	en 5h41'39''
2	Maurice Mollin (Bel)
3	Alexandre Pawlisiak (Fra)
4	Antoine Latorre (Fra)
5	Jean-Marie Goasmat (Fra)
6	Raoul Rémy (Fra)
7	Victor Joly (Bel)
8	Florent Mathieu (Bel)
9	Pietro Tarchini (Sui)
10	Bernard Gauthier (Fra)	à 30''

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	René Vietto (Fra)	en 113h44'13''
2	Pierre Brambilla (Ita)	à 1'34''
3	Aldo Ronconi (Ita)	à 3'55''
4	Edouard Fachleitner (Fra)	à 6'46''
5	Jean Robic (Fra)	à 8'8''
6	Fermo Camellini (Ita)	à 14'46''
7	Raymond Impanis (Bel)	à 43'57''
8	Jules-Apôtre Lazaridès (Fra)	à 1h3'59''
9	Jean-Marie Goasmat (Fra)	à 1h12'1''
10	Giordano Cottur (Ita)	à 1h18'59''

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Etape 15 : Luchon - Pau

Jean-Philippe — 2006-02-15T12:30:50Z

Parcours : Cols de Peyresourde, d'Aspin, du Tourmalet et de l'Aubisque par le Soulor.

Robic, héros de la grande étape pyrénéenne
Au départ de Luchon, Jean Robic (Ouest) pointe à la 6ème place du général à 23'21'' du maillot jaune René Vietto. Il lui faut absolument frapper un grand coup aujourd'hui.
Dès le 1er col, Peyresourde, il démarre en compagnie de Pierre Brambilla (Italie), 3ème du général. Au sommet (km 14), les 2 hommes possèdent plus de 3' d'avance sur Vietto. Dans le col d'Aspin, « Biquet » adopte un rythme trop élevé pour « la Brambille ». Il s'en va seul, passe le Tourmalet (km 74) avec 4'28'' d'avance sur Brambilla, 12'35'' sur le maillot jaune. 8'45'' sur l'Italien à l'Aubisque (km 141), 9'32'' sur Vietto. A aucun moment, le Breton ne cède. Il franchit la ligne à Pau 10'43'' avant son suivant. Bonne opération mais Robic n'est encore que 5ème au général à plus de 8' du leader. Et les montagnes sont passées... "Tête de cuir" y croit pourtant toujours : « Si je n'en ai pas l'occasion avant, c'est entre Saint-Brieuc et Caen que je tenterai ma dernière chance. Vous saurez bientôt ce que peut donner une grande offensive bretonne, sur notre terrain. »


Robic passe en tête au sommet du Tourmalet

Vietto, en difficulté, se reprend superbement
« Le Roi René » connaît des débuts d'étape pénibles. Aujourd'hui encore, il est à l'agonie dans le col d'Aspin. Heureusement, Léo Véron, le directeur sportif de l'équipe de France, fait arrêter Lucien Teisseire, de façon à ce que celui-ci soutienne son capitaine. Les 2 Français gravissent ensemble le Tourmalet, Teisseire se chargeant des 2 musettes lors du ravitaillement. Au sommet de ce col, Vietto a plus de 8' de retard sur Brambilla. Il a perdu son beau maillot. Il lui reste encore à escalader le Soulor tant bien que mal puis à jeter ses dernières forces dans la bataille. Et là, miracle, il récupère tour à tour Ronconi (4ème du général) puis Lazaridès (qui n'hésitera pas à l'aider), et même Fachleitner (qui connaît des ennuis de vélo) et Brambilla (piètre descendeur).
Finalement, la journée ne s'est pas si mal passée que cela : A Pau, Vietto a encore suffisamment de force pour prendre, au sprint, la 2ème place de l'étape !

Rien n'est joué
Les positions au classement général n'ont pas été bouleversées. Vietto a donc conservé son maillot jaune. Brambilla se rapproche cependant dangereusement car, en passant en 2ème position au sommet des 4 cols, il a récupéré 2' de bonifications. 1'34'' séparent désormais les 2 coureurs.
Seul Fermo Camellini (2ème ce matin) est déçu : Dans le Soulor, « Je ne voyais plus clair et j'ai été renversé 2 fois par des voitures suiveuses qui roulaient trop près. » 11ème de l'étape à 22'28'' de Robic, le Monégasque rétrograde à la 6ème place du général.

La catastrophe a été évitée de justesse
L'avion du journal « L'Equipe » est tombé à 3 km du sommet du Tourmalet et s'est écrasé sur la route juste avant le passage des coureurs. Seul le pilote a été hospitalisé.

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Jean Robic (Fra)	en 6h46'11''
2	René Vietto (Fra)	à 10'43''
3	Aldo Ronconi (Ita)
4	Edouard Fachleitner (Fra)
5	Pierre Brambilla (Ita)	t.m.t.
6	Jean Goldschmidt (Lux)	à 10'43''
7	Jules-Apôtre Lazaridès (Fra)	à 10'54''
8	Raymond Impanis (Bel)	à 18'41''
9	Lucien Teisseire (Fra)	à 22'9''
10	Primo Volpi (Ita)	à 22'17''

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	René Vietto (Fra)	en 107h59'07''
2	Pierre Brambilla (Ita)	à 1'34''
3	Aldo Ronconi (Ita)	à 3'55''
4	Edouard Fachleitner (Fra)	à 6'46''
5	Jean Robic (Fra)	à 8'8''
6	Fermo Camellini (Ita)	à 14'46''
7	Raymond Impanis (Bel)	à 43'57''
8	Jules-Apôtre Lazaridès (Fra)	à 1h6'56''
9	Jean-Marie Goasmat (Fra)	à 1h15'28''
10	Giordano Cottur (Ita)	à 1h18'59''

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Etape 14 : Carcassonne - Luchon

Jean-Philippe — 2006-02-14T15:06:37Z

Albert Bourlon entre dans l'histoire
Dès le 1er km de cette étape Carcassonne - Luchon, le Berrichon Albert Bourlon (Centre Sud-Ouest) démarre seul. Son intention est d'empocher le maximum de primes en cours de route (100 000 anciens francs = 160 Euros l'attendent à l'arrivée !!). Il ne sait pas encore qu'il va, à 30 ans, entrer dans le livre des records en réalisant la plus longue échappée solitaire de l'histoire du Tour : 253 km (à 30,968 km/h de moyenne). Son avance atteint 19'30'' au sommet du col de Port (km 134). Elle demeure identique en haut du col des Ares (km 224). Finalement, c'est avec 16'20'' sur le Belge Norbert Callens qu'il se présente à Luchon.
Bourlon terminera ce Tour 1947 à la 21ème place.


Albert Bourlon (1916-2013) est en forme : le 10 juin, il s'est imposé sur Paris - Bourges.: Militant communiste, il s'est enfui d'un camp de prisonniers pendant la 2ème guerre mondiale.

Les grands se réservent
Le peloton des favoris passe la ligne 22'32'' plus tard. L'humeur n'était guère belliqueuse aujourd'hui.
Notons quand même qu'à Tarascon-sur-Ariège (km 115), Giordano Cottur (10ème du général) a démarré. Jean-Marie Goasmat (8ème) a réagi, un peu tard cependant. C'est l'Italien qui s'installe désormais à la place du « Farfadet de Pluvigner ».

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Albert Bourlon (Fra)	en 8h10'11''
2	Norbert Callens (Bel)	à 16'20''
3	Giordano Cottur (Ita)	à 16'31''
4	Giuseppe Tacca (Ita)	à 18'52''
5	Jean-Marie Goasmat (Fra)	à 18'54''
6	Jean Robic (Fra)	à 22'32''
7	Lucien Teisseire (Fra)
8	Paul Giguet (Fra)
9	Gottfried Weilenmann(Sui)
10	Marius Bonnet (Fra)	t.m.t.

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	René Vietto (Fra)	en 101h2'43''
2	Fermo Camellini (Ita)	à 2'11''
3	Pierre Brambilla (Ita)	à 3'4''
4	Aldo Ronconi (Ita)	à 3'25''
5	Edouard Fachleitner (Fra)	à 6'16''
6	Jean Robic (Fra)	à 23'21''
7	Raymond Impanis (Bel)	à 35'39''
8	Giordano Cottur (Ita)	à 1h1'17''
9	Jean-Marie Goasmat (Fra)	à 1h1'22''
10	Jules-Apôtre Lazaridès (Fra)	à 1h6'15''

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