Parcours : 7 difficultés au menu de l’étape la plus longue du Tour (269 km) : col de la Colombière, col de Leschaux, col de Plainpalais, col du Granier, côte de Montaud, côte de Saint-Nizier, montée de Lans-en-Vercors

 Pelier se fait réprimander
Alors qu’une trêve a été organisée au sein du peloton de façon à escamoter les 1ers cols de cette étape, Joël Pelier (Skil) attaque dans la descente de la Colombière. Hinault se lance à sa poursuite et le rappelle sévèrement à l’ordre : "Le Blaireau est venu me chercher au Chinaillon, juste avant le Grand-Bornand. Il me chope par le maillot, forcément, j’écarte le bras, on a eu quelques échanges houleux. Maillot jaune ou pas, Hinault ou quelqu’un d’autre, il n’avait pas à m’attraper." (Pelier). Tout rentre dans l’ordre à la sortie de Saint-Jean-de-Sixt (km 60).
Mais le soir, la colère du maillot jaune n’est pas encore apaisée : «  Ce petit con m’emm... Il termine hier à 1 heure et il veut faire le malin. » Réponse de Pelier : « Moi aussi, je l’emm... Je recommencerai. J’attaquerai de nouveau bientôt, que cela lui plaise ou non. »
En 2022, dans "L’Equipe", celui qui est devenu sculpteur sur bois près de Lure se souvient : "Il y avait 7 cols de 1ère ou hors-catégorie, un truc de dingue. Le Blaireau est le dernier grand patron du cyclisme mondial. Il avait une certaine forme d’autorité et en même temps de respect de ses adversaires. Un programme comme ça était démentiel, il protégeait les autres, son but était de ne pas mettre la moitié du peloton hors délai, mais moi, j’étais néo-pro, je n’étais pas au courant de tout ça. Si Bernard m’en avait tenu rigueur, je n’aurais pas été son équipier au championnat du monde au Colorado pour ses adieux. Il m’a invité pour ses 60 ans et ça m’a beaucoup touché, il n’y avait que 5 coureurs. En 1985, il il avait bien vu que je n’avais pas de mauvaises intentions. Je suis presque devenu son chouchou."

 Chozas rompt la monotonie
A l’exception de la chute à l’entrée de Thônes (km 66) qui envoie à l’hôpital Jean-René Bernaudeau (Fagor), il ne se passe plus rien jusqu’au 188ème km.
C’est alors qu’Eduardo Chozas (Reynolds) lance les hostilités. L’Espagnol, pris en chasse par Christian Jourdan (La Vie Claire), possède 3’42’’ d’avance au sommet de la côte de Montaud (km 222) mais son aventure prend fin à 5 km du terme dans la montée de Lans-en-Vercors.

 E viva Colombia
A 3,5 km de la ligne, Fabio Parra (Café de Colombie) part seul. Son leader Lucio Herrera agit de même 1 km plus loin. Voici les 2 Colombiens ensemble à 1 km de la ligne. Ce doit être du délire à Bogota ! Parra l’emporte.
Une journaliste colombienne commente : «  2 vainqueurs différents en 2 jours, notre triomphe alpin sera encore plus complet, mieux apprécié dans notre pays qui ne dort plus beaucoup ces jours-ci. »
15ème du général, Parra semble plus complet que Herrera (20ème), comme l’atteste le fait qu’il fut le seul colombien à avoir terminé dans le peloton lors de l’étape des pavés.

Parra et Herrera, le cyclisme colombien triomphant.

 Mottet rétrograde
Derrière les Colombiens, 15 hommes se partagent les places d’honneur à une quarantaine de secondes.
Charly Mottet (7ème du général ce matin), victime d’une sinusite, concède, quant à lui, 8’12’’. Il pointe désormais à la 26ème place du général.

Classement de l’étape

Classement général