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Etape 15 : Dunkerque - Paris - La Grande Boucle

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Etape 15 : Dunkerque - Paris

340 km. 25 juillet 1920

- Dernière victoire pour Rossius
Henri Desgrange en convient : "les éliminatoires se sont faites presque toutes par accidents de machines ou crevaisons, ce qui équivaut à dire que l’intérêt sportif a été maigre" ("L’Auto"). Notons à ce propos "la maladresse d’un automobiliste" qui casse la roue de Goethals juste à la sortie d’Abbeville (km 163).
Le rythme s’accélère après Beauvais (km 249) qui voit passer en tombe 7 coureurs à 12h58 : Barthélémy, H. Heusghem, Masson, Rossius, Scieur, Thys et Dhers, 2’ avant Lambot. Nous retrouvons quelques temps plus tard ces mêmes hommes sur le vélodrome du Parc des Princes où le Champion de Belgique 1919 Jean Rossius (1890 - 1966) s’impose pour la 5ème et dernière fois sur le Tour (2 victoires en 1914, 1 en 1919, 2 cette année).

- Premier triplé de l’histoire
Mais, à Paris, le héros ne s’appelle pas Rossius. "C’est le tour d’honneur de Philippe Thys, acclamé à perdre haleine, tandis que la musique joue "la Brabançonne" et que le public envahit la piste. C’est à pied que le vainqueur doit terminer sa marche d’apothéose. Submergé par une véritable mer humaine, il arrive avec peine jusqu’à la table de contrôle, pour signer, et le service d’ordre a beaucoup de mal à le dégager de l’étreinte de ses admirateurs, afin de lui permettre d’embrasser les siens. Ses suivants immédiats, et notre Barthélémy (8ème et 1er Français au général) plus particulièrement, n’échappent pas à cet enthousiasme débordant, qui n’est d’ailleurs pas encore calmé, quand apparaissent Lambot et Louis Heusghem, lesquels n’ont d’autres ressources que de finir l’étape à pied, leur machine à la main, se frayant un difficile passage au milieu de cinq mille personnes massées sur la ligne d’arrivée. Du dernier tour de piste, pour eux, il n’en peut être question" ("L’Auto").
A 30 ans, Thys entre dans l’histoire en devenant, malgré la 1ère guerre mondiale, le premier coureur à remporter 3 fois l’épreuve (1913, 1914, 1920). Il faudra attendre Louison Bobet pour que se renouvelle pareille performance (1953, 1954, 1955). Considéré comme un spécialiste de la Grande Boucle, l’Anderlechtois s’est également imposé dans le Tour de Lombardie et Paris-Tours en 1917.

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Philippe Thys, photographié à son arrivée au Parc des Princes
Le Belge a remporté l’épreuve à 24,143 km/h de moyenne, un peu moins que celle réalisée par Lambot l’année précédente et beaucoup moins que celles de l’avant guerre avec, en tête de liste, les 28,680 km/h de Lapize en 1910.

- Desgrange défend son bébé
Nous avons laissé il y a quelques jours Henri Desgrange mécontent de l’entente qui semblait régner entre les Belges, souverains lors de ce Tour 1920, et les menaçant de lourdes sanctions. Depuis lors, l’organisateur de l’épreuve ne s’est plus exprimé dans les mêmes termes. Il a préféré insister sur les difficultés de la Grande Boucle, sa longueur, plutôt que de stigmatiser l’attitude des leaders. Au Parc des Princes, il en arrive même à critiquer les Tours du passé de façon à revaloriser ceux d’après-guerre : "Je ne laisserai jamais dire, soit par les irréfléchis, soit par des entêtés, soit par de méchantes gens, que le succès du Tour de France était vif à l’époque où l’on semait des clous sur la route, à l’époque où l’on administrait une purge aux concurrents dangereux, à l’époque où toutes les forces mauvaises des sous-ordres étaient dirigées vers la fraude criminelle. Ce temps-là n’est plus, et nous espérons qu’il ne reviendra jamais ! Que reproche-t-on au Tour de France ? C’est trop souvent de perdre une grande part de son intérêt dès qu’un concurrent à pris une avance telle qu’il faudrait presque une catastrophe, comme celle de Christophe l’an dernier, pour lui ravir la victoire. Rien de plus exact !, mais cela tient, non pas à la formule de la course, qui ne connaît plus les marques de cycles, mais bien à sa durée qui est d’un mois. Et l’on me permettra de rappeler précisément que ce grave inconvénient existait encore bien plus du temps de la lutte des marques, car combien de fois avons-nous enregistré l’abandon, dès qu’elle se sentait battue, d’une des grandes firmes qui participait au Tour ? Combien de fois, au temps de cette lutte, la course fut-elle courue à Perpignan, voire même à Bayonne, quand ce ne fut pas, comme certaines années, dès la seconde étape ? Avec la formule actuelle, la course fut palpitante, l’an passé jusqu’à Dunkerque, et si elle cessa de l’être, cette année dès Grenoble, ce fut dû, non pas à ce que les marques ne s’affrontaient plus, mais à l’abandon des meilleurs Français. Existe-t-il un moyen de faire que l’intérêt de notre course, si vif au début, aille crescendo jusqu’à la fin ? Ce moyen n’apparaît pas à première vue" ("L’Auto").

- Classement de l’étape

Place Coureur Temps / Ecart
1 Jean Rossius (Bel) en 14h31’40’’
2 Philippe Thys (Bel)
3 Hector Heusghem (Bel)
4 Honoré Barthélémy (Fra)
5 Emile Masson (Bel)
6 Eugène Dhers (Fra)
7 Léon Scieur (Bel) m.t.
8 Louis Heusghem (Bel) à 5’5’’
9 Firmin Lambot (Bel) m.t.
10 Joseph Muller (Fra) à 20’32’’
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