Accueil > Le Tour des étapes > Edition 1920 > Etape par étape > Etape 1 : Paris - Le Havre
388 km. 27 juin 1920
Un passage à niveau en guise de couperet
Les 113 coureurs s’élancent de la Place de la Concorde à 2 heures du matin. Les voici qui défilent pendant plus de 5 minutes à 8 heures 5 à Amiens. Il faut attendre qu’un passage à niveau s’abaisse au moment où le peloton passe du côté d’Abbeville pour qu’une dizaine de coureurs prennent la poudre d’escampette. Nous les retrouvons à Dieppe à 12 heures 6 avec 6’ d’avance sur leurs poursuivants. Leurs noms ? Dhers, Thys, F. Pélissier, Mottiat, Chassot, H Heusghem, Masson, Van Hecke, Goethals et Rossius.
4 Belges aux 5 premières places
A partir de Dieppe, le terrain devient plus accidenté. Il n’est donc pas surprenant de retrouver à Fécamp, à 15 heures 5, les hommes les plus aguerris : les Belges Thys, Mottiat, H Heusghem, Masson et Rossius, accompagnés des Français F. Pélissier et Goethals. Leurs premiers poursuivants pointent à 15’.
A l’arrivée au Havre, F. Pélissier (6ème) et H. Heusghem (11ème) manquent à l’appel, perturbés, n’en doutons pas, par des crevaisons. Quant au vainqueur de l’étape, il s’agit de Louis Mottiat, déjà 1er de l’étape Bayonne-Luchon en 1912. A 31 ans, le Wallon n’a, jusqu’ici, jamais terminé la Grande Boucle mais il s’agit d’un coureur extrêmement résistant, vainqueur de Bordeaux-Paris en 1913 et futur vainqueur de Bordeaux-Paris-Bordeaux au mois d’août 1920 ainsi que de Paris-Brest-Paris en 1921 (1200 km chacun !).
- Le "Bouffioulx" (photographié en 1919), du nom de sa commune, restera comme le plus grand coureur wallon de la première partie du XXème siècle.
De multiples crevaisons
Dans son journal "L’Auto", l’organisateur de l’épreuve, Henri Desgrange, n’hésite pas à reconnaître que l’étape ne s’est pas uniquement jouée à la pédale : "Vous ne voudriez pas, j"en suis certain, que je vous énumère une à une les causes qui firent que des hommes comme H. Pélissier, comme Christophe, comme Barthélémy (8, 9 et 12èmes à 16’56’’), comme Alavoine (...) qui est encore plus loin qu’eux" ont perdu beaucoup de temps. "Ces causes s’appellent toutes, au moins dans la proportion de 99 %, des crevaisons de pneumatiques. Mais j’ai cessé depuis longtemps de m’apitoyer sur ce malheur qui semble n’intéresser personne."
Courte apparition des Italiens
Respectivement 1er et 2ème du Tour d’Italie qui s’est achevé le 6 juin, Gaetano Belloni et Angelo Gremo ont mis pied à terre entre Abbeville et Dieppe. Difficile déjà d’enchaîner Giro puis Tour de France...
Classement de l’étape et classement général
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Louis Mottiat (Bel) | en 14h50’46’’ |
2 | Jean Rossius (Bel) | |
3 | Philippe Thys (Bel) | |
4 | Félix Goethals (Fra) | |
5 | Emile Masson (Bel) | t.m.t. |
6 | Francis Pélissier (Fra) | à 2’46’’ |
7 | Eugène Dhers (Fra) | à 15’33’’ |
8 | Henri Pélissier (Fra) | à 16’56’’ |
9 | Eugène Christophe (Fra) | |
10 | Léon Scieur (Bel) | t.m.t. |