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Etape 15 : Dunkerque - Paris - La Grande Boucle

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Etape 15 : Dunkerque - Paris

340 km. 27 juillet 1913

- Pas de lutte au sein de la formation Peugeot
A l’aube de cette dernière étape, Gustave Garrigou n’est plus qu’à moins de 9’ de Philippe Thys. Il lui est encore tout à fait possible de remporter sa 2ème Grande Boucle, 2 ans après son succès de 1911. Oui, mais c’est oublier que ces 2 protagonistes appartiennent à l’imposante armada Peugeot (8 coureurs sur 25 au départ de Dunkerque) et qu’il a été décidé de ne pas s’attaquer aujourd’hui. La preuve ? Thys a beau crever du côté d’Abbeville, personne ne bronche.
7 hommes parviennent ensemble à Beauvais à 12h34 : les 5 premiers du général : Thys, Garrigou, Buysse, Faber (4 "Peugeot") et Lambot ("Griffon"), accompagnés de Vandaele ("J.B. Louvet") et d’Engel (encore un "Peugeot"). Lambot lâche prise sur crevaison à Grisy-les-Plâtres, quelques kilomètres avant qu’une foule considérable ne perturbe la fin de course.

- 6ème étape pour Marcel Buysse
Laissons les journalistes de "L’Auto" nous conter ce qu’ils ont vu de l’arrivée : " A Poissy, l’affluence du public est telle que les coureurs sont littéralement submergés dans le flot humain. Est-il besoin d’ajouter après cela que nous avons quelque peine à dégager nos voitures de cette marée envahissante. Lorsque nous parvenons à reprendre notre route, vers Saint-Germain, nous constatons que Buysse et Engel ont faussé compagnie à leurs camarades et précèdent, de 150 mètres environ Vandaele, que suivent, à 200 mètres, Thys, Garrigou et Faber. Le passage à niveau de Saint-Germain fermé permettra aux quatre hommes derniers cités de se rassembler, mais tout espoir est perdu pour eux de rattraper les leaders dans le nuage de poussière que soulèvent, avec les autos et les cyclistes, une foule de milliers et de milliers de spectateurs dont l’enthousiasme se traduit par une obstruction presque complète de la chaussée.C’est beau, l’enthousiasme ! Mais c’est encombrant...
Buysse et Engel se lancent maintenant à corps perdu dans la descente de Saint-Cloud. Le premier, plus audacieux, peut-être aussi miraculeusement moins gêné, parvient enfin à s’esquiver et... la dernière étape est gagnée...
".
Thys, Garrigou et Faber finissent ensemble. C’est tout bon pour l’Anderlechtois qui remporte, à 24 ans, sa première Grande Boucle.

-  Philippe Thys, premier maillot jaune ?
Pierre Chany, dans "La Fabuleuse Histoire du Tour de France" nous révèle une anecdote qui remet en cause la version officielle affirmant que le premier porteur du maillot jaune fut Eugène Christophe à Grenoble en 1919. Pour l’écrivain, il s’agirait peut-être de Philippe Thys, et ce pendant cette année 1913 : "Philippe Thys contant ses souvenirs à nos confrères Marcel Grosjean et Fernand Paisse, beaucoup plus tard alors qu’il assurait dans la capitale belge la prospérité de la "Compagnie des autocars Philippe Thys", leur affirma qu’il avait porté le maillot jaune en ... 1913 ! Son récit fut publié en 1953 dans le N°8 de la revue belge "Champions et Vedettes". En voici un extrait :
"C’était en 1913. J’étais leader du classement général. Une nuit, Desgrange rêva d’un maillot couleur or et me proposa de le porter. Je refusais, car je me sentais déjà le point de mire de tous. Il insista mais je me montrais intraitable. Il était têtu, plus que moi encore et revint à la charge par la tangente. En effet, quelques étapes plus loin, ce fut mon directeur sportif de la marque Peugeot, l’inoubliable Baugé, qui me conseilla de céder. Le maillot jaune constituait en effet une réclame pour la marque et devant cet argument, je fus contraint de céder. On acheta donc, dans le premier magasin venu, un maillot jaune. Il était tout juste aux dimensions nécessaires. Trop juste même puisqu’il fallut découper une encolure plus grande pour le passage de la tête et c’est ainsi que je fis plusieurs étapes en décolleté de grande dame. Ce qui ne m’empêcha pas de gagner mon premier Tour". Puis, lors d’une allusion au Tour 1914 : "Je gagnai la première étape, et fut battu d’un pneu par Rossius dans la seconde. Dans l’étape suivante, à la suite d’une chute, le "maillot jaune" passa un instant sur les épaules de Georget".
A l’époque de son entretien avec les deux journalistes, Philippe Thys, âgé de 67 ans, jouissait d’une santé admirable et son esprit n’avait rien perdu de la clarté devant laquelle s’extasiaient ses compagnons de course. Nous avons vérifié toutes ses nombreuses anecdotes, précises, contées par le menu, sans une seule petite erreur de lieu, de date ou de personne
."

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Philippe Thys au Parc des Princes en 1913

- Classement de l’étape

Place Coureur Temps / Ecart
1 Marcel Buysse (Bel) en 12h1’37’’
2 Emile Engel (Fra) à 1’17’’
3 François Faber (Lux) à 4’5’’
4 Gustave Garrigou (Fra)
5 Philippe Thys (Bel)
6 Joseph Vandaele (Bel)
7 Firmin Lambot (Bel) t.m.t.
8 Eugène Christophe (Fra) à 16’4’’
9 Paul Deman (Bel) à 22’59’’
10 Jules Deloffre (Fra) à 16’39’’
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