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Etape 3 : Cherbourg - Brest - La Grande Boucle

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Etape 3 : Cherbourg - Brest

405 km. 3 juillet 1913

-  Un début d’étape rapide
Malgré la nuit et la pluie abondante, l’allure est vive dès le début. 20 hommes passent ensemble à Avranches où Odiel Defraye profite des pavés pour disloquer ce peloton. Seuls Pélissier, Buysse, Lambot, Lapize, Christophe, Garrigou et Petit-Breton parviennent à suivre le rythme imprimé par le vainqueur sortant mais, à mi-course, à Dinan, 17 coureurs se sont regroupés.

-  Premier coup de théâtre
Après Saint-Brieuc, le groupe de tête gravit la côte de Trémuson. Le village à peine passé, Octave Lapize crève. Le champion de France "s’arrête tristement sur le terre-plein. Il procède à la réparation, toutefois sans se presser, puisque 3 minutes s’écoulent avant qu’il ne reparte. Il essaie pendant un quart d’heure de combler le vide qui le sépare des "leaders", peine perdue ! Ce que voyant, Lapize s’enfonce dans une auberge, bien décidé à abandonner. Malheureusement, il n’a pas songé à rentrer sa bicyclette à l’intérieur. Une direction tricolore contre la porte d’un bistrot, il n’en fallait pas plus pour attirer l’attention du grand dompteur [traduire : Desgrange] ! Le voici sortant de sa cage centrale et allant sermonner le dénommé Tatave, lequel ressort avec lui quelques minutes plus tard. Lapize remonte mais, dès que le corbillard [traduire : la voiture de Desgrange] a disparu, il en fait autant, cette fois du côté d’une maison un peu moins exposée que la précédente. Et le vainqueur de Paris-Bruxelles (...) se met en face d’une bonne soupe à l’oignon." ("L’Echo des Sports" repris par J. Bobet dans son livre "Lapize : celui-là était un As").
De quoi se plaint donc Lapize pour abandonner aussi vite ? De ne pas être suffisamment soutenu par ses équipiers de La Française tout d’abord : " Dans les autres maisons qui disputent la course, l’organisation est plus parfaite ou tout au moins autre que dans la mienne. Dès que je crève, c’est tout le peloton de tête qui fuit à toutes pédales. Si, au contraire, un de mes adversaires perd contact avec le peloton, personne ne mène. " Surtout, Lapize considère que la Grande Boucle ne lui rapporte pas assez : le Tour de France " constitue pour moi une affaire déplorable. J’ai, de mes prix, à faire partiellement l’abandon au profit de mes camarades de maison qui me rendent d’ailleurs la pareille. Je puis avoir, pendant la course, dans mon équipe même, des services à rémunérer. Mon compte est fait, et si je gagne le Tour de France, c’est à peine 7000 francs qui rentreront dans mon escarcelle " ("L’Auto").
En vérité, comme le note Jean Bobet dans la biographie qu’il consacre au vainqueur du Tour de France 1910, " le coureur s’efface peu à peu devant l’homme d’affaires ". Sous le nom de Lapize, La Française exploite des brevets de fabrication de vélos, de chaussures et de cale-pieds et ce dernier s’implique personnellement dans la gestion de son magasin. Il lui est désormais plus facile d’être sur piste que sur route : " Ses collègues ne s’appellent plus Garrigou, Christophe ou Faber mais Hourlier, Comès ou Berthet ".

- Première victoire d’étape pour H. Pélissier
9 hommes se disputent la victoire à Brest : 4 Alcyon (Defraye, Pélissier, Mottiat, Rossius), 3 Peugeot (Buysse, Garrigou, Christophe), 1 Automoto (Petit-Breton) et 1 La Française (Georget). Logiquement, le bouquet revient à la formation la plus représentée en la personne de Henri Pélissier. A 24 ans, il s’agit ici de la première grande victoire de l’ainé de l’illustre famille mais Pélissier est déjà fort célèbre en Italie où il a remporté, au nez et à la barbe des Transalpins le Tour de Lombardie en 1911 et 1913, Milan-Turin en 1911 et Milan-San Rémo en 1912. Il faut le faire !
Au classement général, 4 hommes se partageaient les honneurs ce matin. Defraye et Buysse ont tenu leur rang, contrairement à Lauwers (20ème à 57’) et à Masselis qui souffre de furoncles.

-  Classement de l’étape

Place Coureur Temps / Ecart
1 Henri Pélissier (Fra) en 13h58’45’’
2 Odiel Defraye (Bel) m.t.
3 Louis Mottiat (Bel) à 2’’
4 Lucien Petit-Breton (Fra) m.t.
5 Jean Rossius (Bel) à 4’’
6 Emile Georget (Fra)
7 Marcel Buysse (Bel)
8 Gustave Garrigou (Fra) t.m.t.
9 Eugène Christophe (Fra) à 5’’
10 Jacques Coomans (Bel) à 2’5’’

- Classement général

Place Coureur Temps / Ecart
1 Odiel Defraye (Bel) en 40h28’38’’
2 Marcel Buysse (Bel) à 4’’
3 Jules Rossius (Bel) à 4’54’’
4 Eugène Christophe (Fra) à 4’55’’
5 Henri Pélissier (Fra) à 12’45’’
6 Emile Georget (Fra) à 12’49’’
7 Jacques Coomans (Bel) à 19’48’’
8 Philippe Thys (Bel) à 22’3’’
9 Louis Mottiat (Bel) à 22’45’’
10 Gustave Garrigou (Fra) à 22’49’’
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