Les difficultés en début d’étape
14 hommes passent ensemble le Ballon d’Alsace avant qu’Alavoine ne secoue le cocotier dans le col de Grosse-Pierre. Le « Gars Jean » traverse Gérardmer avec une centaine de mètres d’avance sur Pélissier. Inutile cependant de poursuivre les efforts plus longtemps. Le regroupement ne tarde pas.

 200 km d’échappée pour Faber
10ème du général ce matin à près de 7 heures de Thys, François Faber s’enfuit entre Saint-Dié (km 114) et Baccarat (km 139) où il arrive à 8h14 avec 3’ d’avance sur le peloton. Le Luxembourgeois, unanimement apprécié par ses collègues, bénéficie de leur mansuétude. Ce que n’apprécie guère H. Desgrange qui « blâme formellement et vigoureusement l’entente intervenue aujourd’hui entre Faber d’une part et quelques uns de ses camarades » (« L’Auto »). Peu importe, Faber possède 21’ d’avance à Briey, situé à 45 km de l’arrivée. Mais la dernière heure de course s’avère particulièrement pénible. Le vainqueur du Tour 1909 entre en collision avec une voiture à 10 km du but. Peut-être la fatigue ? Peut-être l’alcool ? Desgrange note que Faber passe la ligne « en zigzaguant quelque peu ». Le correspondant de "Sporting" est beaucoup plus explicite : « Tous ceux qui ont vu Faber à l’arrivée ont été abasourdis par l’intensité de la « cuite » (passez moi le mot) du grand François. Le vainqueur de l’étape, qui s’excitait à la fine champagne depuis le départ, ne trouvait pas la route assez large et vraiment l’instinct est une belle chose s’il lui a permis d’arranger ses rayons car, à l’arrivée, Faber ne voyait pas les arbres ».
Plus sobres, en tout cas nous l’espérons, Pélissier, Thys, Alavoine et 7 autres coureurs terminent à 6’18’’ du « Géant de Colombes ».

Faber, ici accompagné par un soldat, a parcouru les 325 km à 30,9 km/h de moyenne

 Classement de l’étape

 Classement général