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Etape 15 : Grenoble - Evian - La Grande Boucle

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Etape 15 : Grenoble - Evian

329 km. 20 juillet 1929

- Basses Manœuvres
H. Desgrange n’a pas exclu Charles Pélissier alors que ce dernier s’était laissé tirer dans un col lors de l’étape précédente. Cette mansuétude a provoqué une forte grogne au sein du peloton. Au point que certains ont menacé de ne pas repartir de Grenoble. A 2 heures du matin cependant, tous les coureurs répondent à l’appel. Non sans, parfois, quelques intentions belliqueuses… N’est-ce-pas Antonin Magne qui attaque dès le départ, espérant profiter d’une contre-allée obscure pour passer inaperçu. Son objectif est clair : « foutre la pagaïe et mettre Charles dans la merde. » Oui, mais la veille, pendant le jour de repos, Julien Moineau, un équipier de Magne au sein de la formation Alléluia, a « fuité » l’information à André Leducq et à Marcel Bidot ! Si bien que les Alcyon sont au courant de la manœuvre et qu’ils interviennent aussitôt pour mettre un terme à l’offensive de l’Auvergnat. Car leur leader, le maillot jaune Maurice De Waele, ne se sent vraiment pas bien… Quoi ? Me direz-vous : plusieurs coureurs qui interviennent pour en aider un autre ! Mais, cette année, c’est interdit par le règlement ! Peut-être mais personne ne se soucie de cet article, surtout pas la puissante équipe Alcyon de Ludovic Feuillet (Propos tirés du livre de Roger Bastide «  La Légende des Pélissier »).

-  De Waele malade
Intoxication alimentaire ? Empoisonnement ? Dopage ? Peu importe. De Waele n’a pas quitté sa chambre pendant la journée de repos et, ce matin, avant de se rendre au départ, il a été victime d’un malaise. Leducq raconte : « Je me suis dirigé vers les toilettes en même temps que lui et là, je l’ai vu tomber à genoux. Je l’ai aidé à se relever. Il avait le teint cadavérique. Ludovic Feuillet et Meunier sont accourus. Nous l’avons allongé dans le couloir de l’hôtel. Nous lui avons donné un vulnéraire. Il s’est relevé péniblement ; nous l’avons amené au départ avec ses lunettes sur les yeux. Dans le va-et-vient des opérations du contrôle des signatures, nul n’a remarqué sa pâleur. »
Pas difficile de comprendre que, dans ces circonstances, les Alcyon sont prêts à tout pour que la course se déroule le plus paisiblement possible. 3 heures sont nécessaires pour parcourir les 50 premiers kilomètres !
Ensuite, dans le Lautaret et le Galibier, le maillot jaune s’accroche tant qu’il le peut : «  Il a déployé un courage inouï, surhumain. Bien peu de coureurs, à ma connaissance, auraient fait ce qu’il a fait. On regardait ses mains crispés sur le guidon, son visage creusé de souffrance, noyé de sueur, et on s’attendait à tout moment à le voir tomber sur la route. Et comment savoir avec lui ? Pas une plainte, pas un mot ! Mais quelle volonté, quelle force morale ! Il ne vivait plus que pour cette roue avant qu’il fallait faire progresser à tout prix. Je découvrais l’homme de caractère derrière le « taiseux » et je l’admirais » (A. Leducq « Une Fleur au guidon »).
Au sommet, De Waele ne concède que 50’’ à Demuysère et Pancera, ses 2 adversaires au général. A Albertville, à 10h48, il les a rejoints.

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De Waele en souffrance dans les Aravis

-  J. Vervaecke s’impose
Frantz bascule au sommet des Aravis avec 3’20’’ d’avance sur Vervaecke et P. Magne, 4’40’’ sur Pancera, 7’10’’ sur De Waele, 7’40’’ sur Demuysère. C’est bien parti pour le Luxembourgeois jusqu’à ce qu’il crève. Vervaecke et P. Magne reviennent alors sur lui. Puis, le Français lâche prise et le sprint s’engage entre les 2 Alcyon. Frantz semble le plus rapide mais un fil de fer le gêne au moment fatidique. Ce qui permet à Julien Vervaecke (10ème du général) de remporter sa 2ème et dernière victoire sur le Tour.
L’année prochaine, le Flamand de Dadizele sera déclaré vainqueur de Paris-Roubaix après le déclassement (controversé) de Jean Maréchal. En mai 1940, Julien Vervaecke sera fusillé par des soldats polonais officiant dans l’armée britannique. Pour s’être opposé à la réquisition de son mobilier !

-  De Waele toujours en jaune
Maurice De Waele a terminé avec ses « équipiers » Rebry et Delannoy, 11ème de l’étape en compagnie de Jef Demuysère. Pancera (6ème) ne lui a repris que 5’51’’. Le Flamand s’en tire plutôt bien.

- Classement de l’étape

Place Coureur Temps / Ecart
1 Julien Vervaecke (Bel) en 13h9’37’’
2 Nicolas Frantz (Lux) m.t.
3 Pierre Magne (Fra) à 4’45’’
4 Antonin Magne (Fra) à 7’34’’
5 Désiré Louesse (Bel)
6 Giuseppe Pancera (Ita) t.m.t.
7 Julien Moineau (Fra) à 10’23’’
8 Salvador Cardona (Esp)
9 Benoit Faure (Fra) t.m.t.
10 Gaston Rebry (Bel) à 13’25’’

- Classement général

Place Coureur Temps / Ecart
1 Maurice De Waele (Bel) en 131h1’
2 Giuseppe Pancera (Ita) en 131h16’51’’
3 Jef Demuysère (Bel) en 131h34’40’’
4 Salvador Cardona (Esp) en 131h45’18’’
5 Nicolas Frantz (Lux) en 131h46’39’’
6 Louis Delannoy (Bel) en 131h58’41’’
7 Antonin Magne (Fra) en 132h0’32’’
8 Pierre Magne (Fra) en 132h20’36’’
9 André Leducq (Fra) en 132h40’22’’
10 Julien Vervaecke (Bel) en 132h44’31’’
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