Parcours : Col du Marais, col de l’Epine, côte de Héry, col des Saisies, col du Cormet de Roselend, La Plagne.

 Première banderille
Un début d’étape des plus calmes jusqu’à ce que 14 coureurs (dont Rojas, Brochard et Elli, tous 3 classés dans les 15 premiers du général) profitent de la côte de Héry (km 51) pour prendre 45’’ d’avance, réduites à néant au bas du col des Saisies.

 Zülle à l’attaque
Ce matin, Alex Zülle pointe à la 9ème position du classement général à 4’29’’ d’Indurain. Le Suisse n’est pas satisfait de la modeste 10ème place obtenue dans le contre-la-montre de Seraing. A Notre-Dame-de-Bellecombe, c’est-à-dire à mi-col des Saisies, le coureur de la Once se lance à l’aventure. Il reste 99 km à parcourir. En compagnie de Hamburger (TVM), il rejoint rapidement Munoz (Kelme) parti quelques minutes auparavant. Le peloton passe au sommet avec 1’15’’ de retard.
Zülle n’évolue pas au même niveau que ses accompagnateurs : il effectue tout le travail et, dès les premières pentes du Cormet de Roselend, il les distance facilement. Au sommet du Cormet de Roselend (km 110), le peloton est à 5’2’’.
Les Banesto doivent absolument réagir : Gérard Rué s’y colle dans la vallée mais Zülle possède encore 4’40’’ au pied de la dernière montée, à 18 km de l’arrivée. C’est un autre Banesto, Vicente Aparicio qui fournit l’effort en bas de La Plagne. L’Espagnol se relève ensuite, épuisé. Indurain se retrouve seul entouré de 4 Once (Jalabert, Mauri, Breukink et Rojas).

 Indurain assomme le Tour
Qu’à cela ne tienne ! A 12,5 km de la ligne, le maillot jaune met en route. Et c’est la débandade : Paolo Lanfranchi, le surprenant italien de la Brescialat, est le dernier à lâcher prise, à 10 km du but. Indurain engage alors une course-poursuite désespérée. Il ne peut revenir sur Zülle à qui il concède plus de 2’ à l’arrivée. La victoire d’étape lui échappe encore. Par contre, au général, tout va bien : Riis, 3ème, est à 6’. Le 5ème Tour de France n’est plus très loin.

 Zülle, brillant vainqueur d’étape
A 27 ans, Alex Zülle (1,84m ; 65 kg) confirme enfin les immenses espoirs qu’il avait suscités lorsqu’il avait remporté Paris-Nice en 1993. Le Suisse de Wil vient de réaliser l’un de ses plus beaux exploits : "C’est un jour exceptionnel pour moi. Quand on voit les dégâts causés par cette étape et ce qu’a fait Indurain, j’ai le sentiment d’avoir remporté une victoire vraiment pas comme les autres. Je crois qu’on se souviendra de La Plagne comme on se souvient de Sestrières et de la fantastique échappée de Claudio Chiappucci en 1992." 2ème du général à 2’27’’ du leader, Indurain sait désormais d’où vient le danger.

2ème de la Vuelta 1993, 8ème du Tour 1994, Zülle se pose comme le seul adversaire d’Indurain

 Les autres sont battus
Lorsque Indurain passe la ligne d’arrivée, il fait encore beau. Quelques secondes plus tard, l’orage éclate. L’image est symbolique.
Pantani termine à 2’30’’ du Navarrais ; Rominger, Virenque et Chiappucci à 4’ ; Jalabert et Riis à 5’30’’.
Quant à Berzin, le Russe a passé une effroyable journée : à la dérive dès le Cormet de Roselend, ses rêves s’écroulent : 32ème à 17’30’’.
11 coureurs arrivent hors-délais, dont 5 pour la seule équipe Lotto qui avait déjà terminé dernière du contre-la-montre par équipes. Il ne reste plus que 2 coureurs en course (Tchmil et Farazijn). Jean-Luc Vandenbroucke, le directeur sportif, ne décolère pas : "Quand on n’est pas capable de suivre l’autobus qui roule à 35 minutes des premiers, on doit se remettre en question ou raccrocher."

 Cipollini abandonne sans que personne ne s’en aperçoive
A 70 km de l’arrivée, Mario Cipollini s’engouffre dans une voiture de la Mercatone Uno. Mais, surprise, Cipo est classé 121ème de l’étape ! Pas de problème cependant puisqu’il ne prendra pas le départ demain.

Classement de l’étape

Classement général