Parcours : Col du Glandon ; col de la Madeleine ; Courchevel

 Les Festina font exploser le peloton
Virenque avait perdu la bataille de l’Alpe d’Huez. La guerre n’était cependant pas finie. Le soir même, le leader de Festina réunissait ses hommes pour un briefing dans lequel il décidait d’ « essayer d’assommer Ullrich d’entrée » (Hervé). Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a tenu parole !
Le lendemain, les premières pentes d’un des cols les plus durs des Alpes, le Glandon, sont gravies à toute vitesse, si bien qu’il ne reste plus qu’une vingtaine d’hommes en tête, parmi lesquels 7 Festina (km 36) ! La descente est faite à bloc. On s’aperçoit alors que Ullrich n’est pas à l’aise. Le maillot jaune perd mètre par mètre puis attend le groupe Riis-Olano. Ce qui fait qu’il se retrouve à 1’55’’ des 5 hommes de devant : 4 Festina (Virenque, Dufaux, Brochard, Hervé) accompagnés de Casagrande (Saeco).
Dans la vallée, un rude combat commence, vent de face, entre les fantassins de Virenque, Brochard et Hervé, d’un côté, contre les grognards d’Ullrich, Totschnig et Bölts, de l’autre côté.

 Riis, dans un grand jour
A l’amorce du col de la Madeleine, les soldats laissent la place aux lieutenants. Désormais, Dufaux travaille pour Virenque tandis que Riis qui abandonne tout espoir personnel, se met au service d’Ullrich. Casagrande fait les frais de l’opération. Il ne reste donc plus en tête que les 2 Festina qui doivent faire face au retour des Télékom. L’écart diminue. Il n’est plus que de 22’’ au sommet de la Madeleine (km 86) lorsque Virenque le franchit en premier. Le regroupement est inéluctable. Il intervient au 115ème km.

 Virenque et Ullrich ensemble à Courchevel
Au moment d’aborder l’ascension finale de Courchevel, le duel Festina-Télékom atteint son paroxysme. Un seul homme n’appartenant pas à l’une des deux formations peut encore profiter du spectacle : Fernando Escartin (Kelme) (7ème du général). Les autres sont battus.
Dès le bas, Riis met le feu aux poudres mais il ne décramponne personne. La décision s’effectue à 16 km de l’arrivée par l’intermédiaire de l’inévitable Virenque. Ullrich est le seul à suivre. Malgré quelques dernières tentatives, le Français n’est plus en mesure de lâcher l’Allemand et la décision ne peut se faire qu’au sprint. Mais, grand seigneur (ou, selon Bruno Roussel dans son livre "Tour de vices", pour la modique somme de 100 000F), Ullrich ne dispute pas la victoire d’étape. Richard Virenque peut s’offrir son 3ème bouquet dans le Tour de France.
Le soir, Hervé affirmera avec raison que les Festina « sont tombés les armes à la main ».

Superbe victoire de Virenque qui avait déjà gagné 2 étapes sur le Tour (1 en 1994, 1 en 1995).

  93 coureurs repêchés !
L’étape a été sanglante. Le gruppetto comprenant 93 coureurs est arrivé 36’56’’ après Virenque. Il est hors-délais. Heureusement, étant donné le nombre trop important d’éliminés, tous sont repêchés. L’équipe Gan au complet faisait partie de la charrette des condamnés.

 Gérard Rué exclu
Le Français Gérard Rué (Gan) ne bénéficie pas de la même clémence. Il est mis hors-course pour « abri prolongé » et « rétropoussette ». Une moto de France Télévisions qui lui a permis de s’appuyer pendant plus de 100 m sur le véhicule a également été exclue.

Classement de l’étape

Classement général