Leducq au secours de Magne
Vainqueur l’année dernière, André Leducq ne réalise pas un Tour de France 1931 de toute beauté, loin de là. 10ème du général, «  Dédé » avoue lui-même dans son livre «  Une fleur au guidon » qu’il n’a pas beaucoup contribué au succès de son ami Antonin Magne. Sauf lors de cette étape « Evian -Belfort » où la pluie, les grêlons et le froid sibérien se sont donné rendez-vous. Les coureurs avançaient dans la bourrasque, transformés « en blocs de glace et de boue, figés sur le vélo ». Leducq roulait aux côtés de Tonin « maigre comme un fakir, haletant comme un phtisique en crise » jusqu’à ce qu’il se décide à prendre un peu d’avance pour s’arrêter dans un estaminet où il commandait 2 cafés qu’il buvait immédiatement avant de remplir son bidon du même breuvage, de rejoindre le peloton et de l’offrir au maillot jaune. Celui-ci « l’a soulevé d’une main imprécise, agitée de tremblements. Du liquide coulait de chaque côté de sa bouche, mais je voyais de petites ondes animer son visage, sous la carapace de boue glacée, à mesure qu’il absorbait les goulées de café bouillant. Il est même parvenu à articuler quelques mots. Et pour me dire quoi : « J’en ai un peu laissé dans le fond... pour Charles ! ». Plus tard, Magne confiera à Leducq : « Ce jour là, tu m’as sauvé la vie. »

Péglion et Magne au sommet de la Faucille.

Les imperméables sont de rigueur.

 3ème étape pour Di Paco
Au ravitaillement, Desgrange a préparé des baquets d’eau chaude pour que les coureurs puissent s’y jeter, les pieds joints, avant de poursuivre leur chemin jusqu’à Pontarlier où, surprise, de l’autre côté du Doubs, une douceur printanière les attend.
Le rythme s’accélère alors. A 50 km de l’arrivée, l’Allemand Ludwig Geyer s’enfuit, bientôt rejoint par Raffaele Di Paco qui l’emporte au sprint au stade du Champ-de-Mars à Belfort, 9’20’’ avant les leaders de l’épreuve.

Classement de l’étape

Classement général