Warning: array_shift() expects parameter 1 to be array, boolean given in /home/www/grandeboucle/www/config/ecran_securite.php on line 283

Warning: file_get_contents(/proc/loadavg) [function.file-get-contents]: failed to open stream: Permission denied in /home/www/grandeboucle/www/config/ecran_securite.php on line 284
Etape 6 : Les Sables d’Olonne - Bordeaux - La Grande Boucle

Accueil > Le Tour des étapes > Edition 1930 > Etape par étape > Etape 6 : Les Sables d’Olonne - Bordeaux

Etape 6 : Les Sables d’Olonne - Bordeaux

285 km. 7 juillet 1930

- Une trop faible moyenne
280 km à un rythme des plus tranquilles (29,196 km/h de moyenne). Conséquence : pour dynamiser la course, Desgrange organisera des départs séparés lors de la prochaine étape.
Seul incident notable : un passage à niveau fermé aux abords de l’arrivée. Il faut passer les vélos par-dessus les barrières, sauter et repartir mais les voitures suiveuses ne peuvent franchir l’obstacle, ce qui provoque un embouteillage monstre. L’Allemand Nebe chute, entraînant avec lui, entre autres, Victor Fontan. Le capitaine de l’équipe de France se relève, une roue brisée. Il lui faut trouver une machine d’emprunt pour terminer dans le peloton avec 59 de ses congénères.

JPEG - 246.8 ko
Fontan à pied après sa chute

- Bisbille à Bordeaux
Les sprints sont légion dans ce Tour et les risques de plainte se multiplient. C’est le cas sur la route nationale de Saint-André-de-Cubzac, là où est jugée l’arrivée. Lisons le récit (partial) que Charles Pélissier nous confie dans « La Légende des Pélissier » : «  Leducq encore avait pris résolument la tête aux 500 mètres et je m’étais mis dans sa roue. Tenant compte du vent qui soufflait de ¾ face, il roulait le long de la barrière de gauche de manière à n’abriter personne. Je lui criai : « André, c’est moi, Charles ! Abrite-moi ! » Il lui eût suffi de s’écarter un brin vers la droite, mais le vent dut emporter mon appel. Parti de trop loin, André faiblit, ainsi que je le craignais. Je déboitai alors vers la droite pour le déborder et je franchis la ligne le premier malgré le retour de Jean Aerts.
J’étais debout adossé au cadre de mon vélo, reprenant mon souffle avec le sentiment du devoir accompli quand je vis Fabio Orlandini, se précipiter vers moi dans un ouragan de gestes et d’imprécations : « C’est un scandale, hurlait-il, vous avez tiré Binda par le maillot et il porte réclamation ! » Je me contentai de hausser les épaules tellement la chose me parut énorme. Binda, où donc était-il ? Je ne l’avais pas vu durant tout le sprint ! Tout avait été parfaitement régulier. Pourtant, dans la soirée, à l’hôtel, j’appris que j’étais déclassé et rétrogradé à la 3ème place derrière Jean Aerts et Binda. Oh, je ne fis pas d’éclat à la Pélissier, je me contentai d’annoncer, d’une voix calme et ferme, que j’allais rentrer à Paris par le premier train du lendemain matin. Et, d’une seule voix, spontanément, tous les copains, même Victor Fontan et Antonin, les plus pondérés, déclarèrent bien haut, qu’ils étaient solidaires. Henri Desgrange nous délégua ses plénipotentiaires, Lucien Cazalis, son homme lige, puis Jacques Goddet, son dauphin, qui était à l’époque, un bon jeune homme timide tout imprégné d’éducation britannique. Le lendemain matin, nous restâmes fermes sur nos positions et Desgrange, pour nous convaincre, dut prendre l’engagement de nous verser une somme d’un montant équivalent au prix de la première place de l’étape. J’ai bien écrit « nous » car nous venions de faire la preuve définitive que nous étions bien une équipe, l’équipe de France qui fit un triomphe pendant la traversée de Bordeaux, en cortège, pour se rendre sur le lieu de départ à la sortie de la ville. Il nous eût suffi d’un signe à la romaine pour faire lyncher Binda, couvert d’injures. Je me portai à sa hauteur, pendant que nous roulions doucement et je lui demandai, sans élever le ton : " Maintenant, d’homme à homme, est-ce vrai que je t’ai pris par le maillot hier ? " Il me regarda durement et répondit : « Oui, je le maintiens ! » « Tu n’es qu’un saligaud, m’écriai-je, me contenant à grand-peine. Un coureur retenu par le maillot, coupé dans son élan, ne peut plus terminer 3ème d’un sprint. Tu mériterais ma main sur la gueule. Mais nous sommes en France et je ne veux pas abuser de la situation. » Dès lors, c’était la guerre
. »

Classement de l’étape

Place Coureur Temps / Ecart
1 Jean Aerts (Bel) en 9h45’41’’
2 Alfredo Binda (Ita)
3 Charles Pélissier (Fra)
4 André Leducq (Fra)
5 Jean Mertens (Bel)
6 Georges Berton (Fra)
7 Frans Bonduel (Bel)
8 Jef Demuysère (Bel)
9 Aimé Dossche (Bel)
10 Louis Delannoy (Bel) t.m.t.


Classement général

Place Coureur Temps / Ecart
1 Learco Guerra (Ita) en 43h34’
2 Charles Pélissier (Fra) en 43h34’12’’
2 Alfredo Binda (Ita) m.t.
4 Herbert Nebe (All) en 43h35’28’’
4 Frans Bonduel (Bel)
4 Marcel Bidot (Fra)
4 Antonin Magne (Fra)
4 Pierre Magne (Fra)
4 André Leducq (Fra)
4 Victor Fontan (Fra) t.m.t.
<< étape précédente | étape suivante >>