La météo se met de la partie
L’année 1919 n’est pas seulement marquée par un retour à la compétition après 4 années d’abstinence, et ce sur des routes du Nord et de l’Est à la limite du praticable. Les coureurs ont également souffert des conditions atmosphériques. Particulièrement lors de cette étape dont le départ est donné vers 2 h 15 du matin, Boulevard de l’Amiral-Mouchet, au Havre. Pluie, froid, vent sous forme de bourrasques ont accompagné les 40 rescapés durant la majeure partie du périple. (Constant Ménager qui avait gagné une étape en 1909 a « laissé ça là »).
Au contrôle de Caudebec, après 49 km de course à un rythme soutenu, il n’y a déjà plus que 20 hommes en tête, couverts de boue. La Seine traversée, vent de face, l’allure baisse et c’est avec une heure de retard sur l’horaire indiqué que le peloton parvient à Honfleur (km 159).
A Arromanches, ils ne sont plus que 10 : les frères Pélissier, Rossius, L. Heusghem, Lambot, Christophe, Masson, Barthélémy, Coomans et Alavoine. Marcel Buysse (6 victoires d’étape en 1913 - 3ème du général cette année là) et son frère Lucien ont abandonné.

 Henri Pélissier, grand favori de l’épreuve
Du côté de Carentan, à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée, un timide soleil fait son apparition. Lambot (8ème de l’étape à 17’) crève à la sortie d’Isigny. Christophe (7ème à 15’) s’arrête pour retendre sa chaîne. C’en est fini pour eux.
Par contre, Francis et Henri Pélissier sont en forme. Ils accélèrent irrésistiblement après Valognes, dans la côte de la Haute-Folie, à 12 km de Cherbourg, et s’envolent vers la victoire. Henri s’impose au sprint et conforte sa première place au général. 2ème de l’épreuve en 1914, « La Ficelle » a participé à la première guerre mondiale à partir de 1916 dans l’aviation. Champion de France, vainqueur de Paris-Roubaix et de Bordeaux-Paris cette année, rien ne semble pouvoir l’arrêter...

Henri Pélissier au sortir de la guerre

Classement de l’étape

Classement général