Parcours : Col des Saisies, col des Aravis, col de la Colombière, côte de Châtillon, Col de Joux-Plane

 Les derniers kilomètres de Pantani sur le Tour
Il devait être vexé, Marco Pantani, ce matin au départ de Courchevel. Pendant la journée de repos, Armstrong avait affirmé avoir regretté son geste en haut du Ventoux. L’Italien avait alors répliqué : « Je ne suis pas si sûr qu’il m’ait fait un cadeau. (...) Peut-être a-t-il été surpris de l’arrivée car il n’y avait pas de panneau à cause du vent ? »
Toujours est-il que le leader de la Mercatone Uno, après une chute au km 4, se lance à l’abordage dès les premiers lacets du col des Saisies (km 67). Il reste alors plus de 130 km. Et 3 cols dont le redoutable Joux-Plane. Pantani passe en tête le col des Saisies puis attend Escartin, Hervé et Pascual Llorente qui le rejoignent km 92. Tandis que Pascual Llorente faiblit, les 3 autres franchissent les Aravis (km 106) et la Colombière (km 131) mais les écarts avec le peloton se révélent dérisoires : 59’’ à la Colombière ! Une contre attaque de Virenque, Moreau, Botero et Otxoa dans la descente met fin aux espoirs du Romagnol à Scionzier (km 146). Tous se relèvent.
Une nouvelle course débute mais, pour Pantani, c’est la fin : Joux-Plane se révèle être un véritable calvaire : « Comme j’étais le seul à travailler devant, je n’ai pas pu m’alimenter convenablement. En ne prenant que du sucre et du liquide, j’ai assez vite eu des maux de ventre qui m’ont affaibli. Par moments, la douleur était terrible et mes jambes m’ont lâché. » "Le Pirate" termine l’étape 38ème à 13’44’’ du vainqueur.
Demain, il ne prendra pas le départ de l’étape. Nous ne le reverrons plus sur les routes du Tour.

 Armstrong en difficulté
Mais revenons-en à la tête de la course où Kivilev, Rous et Trentin s’offrent 2’40’’ d’avance avant d’aborder Joux-Plane à 25 km de la ligne. Pas assez pour peser lors de l’explication finale.
A 7 km du sommet, tandis qu’Heras (5ème du général) attaque, qu’Ullrich accélère, Armstrong coince ! Le maillot jaune n’accuse pas vraiment une défaillance mais il marque le pas et termine l’étape en 8ème position à 2’ du vainqueur. Le soir, il avouera avoir été victime d’une fringale et avoir vécu "le jour le plus difficile de (sa) vie sur un vélo".

 Virenque descend aussi bien qu’il grimpe
Heras pense peut-être avoir fait le plus dur en s’extrayant du groupe des leaders à 7 km du sommet mais il n’en est rien. Richard Virenque (Polti) n’a pas encore dit son dernier mot. Le Français rattrape l’Espagnol à 3 km de Joux-Plane. Les 2 grimpeurs terminent ensemble le dernier col de la journée, suivis à 26’’ par Ullrich. Il faut maintenant descendre 12 km avant d’atteindre Morzine. 12 km qui peuvent permettre à Virenque, redoutable descendeur, de lâcher le coureur de la Kelme. Non, Heras s’accroche aux basques de Virenque. Un sprint indécis se profile à l’horizon lorsque, à 2 km de l’arrivée, dans les virages les plus tordus de la descente, Heras heurte une barrière de sécurité. Le temps de se relever et Ullrich le déborde. Rageant !
Mais la voie est libre pour le Varois qui prend ainsi une magnifique revanche, 2 ans après son exclusion du Tour : « J’ai eu envie de faire demi-tour après l’arrivée et refaire les 100 derniers mètres qui étaient magiques. » Cette victoire, la 4ème de sa carrière, le propulse à la 5ème place du général, devant Moreau (9ème de l’étape à 2’). Le voici 1er français. Par contre, le maillot à pois reste solidement accroché aux épaules du Colombien Botero.

3 ans que Virenque n’avait plus levé les bras sur le Tour (Courchevel 1997). Une joie immense pour celui qui avouera s’être dopé lors du procès Festina en octobre 2000 et qui sera donc ensuite suspendu 1 an.

Classement de l’étape

Classement général