Agostinho est en colère
Déclassé la veille, Joaquim Agostinho a les crocs. Lorsque Novak lance la première offensive, au 5ème km, le portugais saute dans sa roue. Merckx intervient pour le calmer. Agostinho lui répond : « Moi, j’ai un compte à régler et j’ai besoin d’une vache. Toi, tu peux t’en payer 100. » Quelques kilomètres plus loin, il remet le couvert. Une nouvelle fois, le maillot jaune s’interpose en compagnie d’autres coureurs tandis que le peloton, amorphe, ne semble pas encore réveillé. Il faut ensuite attendre une bonne vingtaine de kilomètres et l’essoufflement légitime du lusitanien pour que tout rentre dans l’ordre.

 Le coup de massue
Juste avant Morteau (km 87), Dolman se porte à l’avant. Merckx et son équipier Vandenberghe, Zoetemelk, Labourdette, Schleck, Pintens, Galdos, puis Wagtmans, Van Der Vleuten, Van Katwijk et Tosello le rejoignent.
Cette fois, pour Merckx, les données sont différentes. Certes, il reste 170 km à couvrir. C’est énorme mais les hollandais de Willem II Gazelle (Wagtmans, Van Der Vleuten, Van Katwijk, Dolman) et Zoetemelk sont d’accord pour collaborer. Alors, pourquoi pas ? On met en route et on attend la réaction du peloton. En général, ce sont les Bic de Janssen et d’Ocana qui assurent la lutte anti-Merckx mais l’espagnol de Mont-de-Marsan souffre d’hémorroïdes et d’une crise de foie. Il ne faut pas compter sur sa formation. Les autres équipes peinent à s’entendre. Résultat : 4’55’’ d’avance pour les échappés au ravitaillement de Pontarlier, c’est à dire à 120 km de Divonne.
Après le franchissement de la côte des Rousses et du col de la Faucille, le groupe de tête ne comprend plus que Merckx (Faemino), Zoetemelk (Flandria), Pintens (Mann-Grundig) et Tosello (Molténi). L’italien s’est contenté de suivre en espérant tirer les marrons du feu à l’arrivée. Mais, rien à faire. Merckx, bien qu’il ait fourni la majeure partie du travail, conserve suffisamment de force pour l’emporter sur la ligne.

Merckx et Tosello au coude à coude.

Pintens battu. On aperçoit Zoetemelk au loin.

 La déroute
A moins d’un improbable coup de théâtre, le Tour 70 connaît déjà son vainqueur. Zoetemelk, pour sa 1ère participation à la Grande Boucle, et Pintens paraissent un peu tendres pour contrarier les plans du « Cannibale ». Les autres sont loin : sans compter les bonifications, Van Springel, Poulidor, Van Den Bossche, Aimar ont perdu aujourd’hui 5’30’’ ; Godefroot, Gonzalez-Linares 7’50’’ ; Ocana, Janssen 12’33’’.
Seul Gosta Pettersson (Ferretti) a fait bonne impression. Le suédois s’est extirpé du peloton pour rattraper les échappés lâchés et finir à 2’41’’ de Merckx.

Classement de l’étape

Classement général