Van Looy en solitaire
Le parcours, sans cesse vallonné, se prête à merveille aux attaques mais le peloton somnole pendant plus de 200 km.
Après Saint-Mamet (km 210), Rik Van Looy (G.B.C. Libertas) se détache dans une descente gravillonneuse et étroite. Il est rejoint par Geldermans, Mahé, Fontana, A. Desmet, Mattio et Battistini puis par l’ensemble des coureurs au 220ème km. Qu’à cela ne tienne, le porteur du maillot vert repart aussitôt et pour de bon. Il gagne avec 37’’ d’avance sur un groupe composé d’une petite quarantaine d’hommes. Anquetil prend la 2ème place (et les 30’’ qui en découlent) après un long sprint particulièrement révélateur de son état de forme.

Anquetil, vainqueur du sprint du peloton pour la 2ème place, devant Bahamontès.

 Anglade l’a mauvaise
Henry Anglade (Pelforth), 3ème du général, a crevé au plus mauvais moment, à 22 km de l’arrivée, lorsque la bataille faisait rage. Résultat : 2’17’’ de retard sur le peloton à Aurillac. Le voici redescendu à la 5ème place. Furieux, celui que ses détracteurs appellent «  Napoléon » considère que ses équipiers l’ont laissé tomber : "J’ai d’abord attendu plus d’une minute la roue à la main. Je ne peux en tenir grief à mon directeur sportif. Sur cette route droite, la caravane se trouvait forcément échelonnée et le passage des voitures suiveuses était difficile. Mais je ne comprends pas mes équipiers. Il ne s’en est pas trouvé un parmi les sept à pouvoir me passer une roue sur le champ. Ils ne m’ont pas vu ? La belle affaire. Lorsque j’ai crevé, j’étais en tête, dans la roue de Van Looy. Epaud a été le premier à m’attendre puis Foucher. C’était déjà trop tard. Le mal était fait. Epaud, Foucher et moi avons d’abord rejoint un peloton dans lequel se trouvait Joseph Groussard. Las, Foucher a crevé à son tour. Joseph m’a alors donné un bon coup de main. Nous sommes revenus sur un autre peloton. Là, j’ai eu la désagréable sensation d’être nargué. C’était complet. Everaert, Thiélin, Rostollan, ces gars d’Anquetil, m’envoyaient des vannes. Milesi s’en mêlait. Darrigade et ses partenaires refusaient systématiquement le relais. J’ai fait 20 kilomètres contre la montre. Qu’est ce qu’ils me veulent, ces gars-là ? Que leur ai-je fait ? Ma 3ème place au classement général ne leur devait rien. J’étais allé la chercher à la régulière." ("L’Equipe"). Le soir, à l’hôtel, des propos acerbes sont échangés, notamment avec François Mahé (20ème du général). Le lendemain, jour de repos, les Pelforth effectueront une sortie d’entretien... sans Anglade...

Classement de l’étape

Classement général