Parcours : Cols du Tourmalet, d’Aspin et de Peyresourde.

  Bahamontès sait ce qu’il veut
Federico Bahamontès (Margnat-Paloma) semble avoir déjà clairement fixé son objectif : le classement du meilleur grimpeur. Pour cela, il s’échappe en solitaire dans le Tourmalet qu’il franchit 1’45’’ avant les autres. Dans le col d’Aspin, Rolf Wolfshohl (Gitane - Leroux) le rejoint au 110ème km mais, 2 km plus loin, l’espagnol accélère et passe en haut avec 32’’ d’avance. Dans la descente, Wolfshohl et Imerio Massignan (Legnano) le récupèrent. Tous les 3 gravissent ensemble Peyresourde jusqu’à 500 m de la ligne où Bahamontès pousse à nouveau une pointe de manière à engranger le maximum de points.

 Un évènement historique
Du sommet de Peyresourde à Saint-Gaudens, il reste une soixantaine de kilomètres (dont malheureusement la descente lors de laquelle Marcel Ernzer, le fidèle compagnon de Gaul, se fracturera le crâne, ce qui mettra un terme à sa carrière). Avec 1’30’’ d’avance sur le groupe de poursuivants (Anquetil, Carlesi, Geldermans, Junkermann, Planckaert, Gaul, Simpson, Poulidor, Mastrotto ...), cela paraît difficile pour le trio de tête, et ce d’autant plus que Bahamontès crève et se fait vite récupérer. Massignan et Wolfshohl offrent cependant une belle résistance, l’italien ne cédant qu’à une dizaine de kilomètres du terme, l’allemand à moins de 3.
22 coureurs se disputent la victoire : Robert Cazala (Mercier) l’emporte.
Schroeders et Darrigade, les 2 premiers du général ce matin, arrivent 8’45’’ plus tard. Qui retrouvait-on à la 3ème place de ce même classement ? L’anglais Tom Simpson (Gitane - Leroux) ! Voici donc, pour la 1ère fois dans l’histoire du Tour, un britannique en jaune.

Tom Simpson, le 1er anglais porteur du maillot jaune.

Un petit air Louis De Funès, non ?

 4 favoris en moins
En réalité, la course s’est décantée par l’arrière et plusieurs noms peuvent d’ores et déjà être rayés de la liste des prétendants : Nencini qui a concédé 6’42’’, Baldini et Anglade (8’45’’), Altig (25’46’’).
Laissons le mot de la fin à Antoine Blondin qui affirmait en parlant de Simpson que «  dans sa bouche, le trophée se prononçait « maillot John ». Il est vrai qu’au même moment, chez son rival Anquetil, qui venait d’asseoir définitivement son autorité sur ses compagnons, l’esprit d’équipe se prononçait « Union Jacques ». »

Classement de l’étape

Classement général