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En ces premières années du XXème siècle, l’affaire Dreyfus fait rage. Le seul quotidien sportif, le « Vélo » de Pierre Giffard, prend position en faveur du capitaine. Ce journal jouit alors d’une importante audience (80 000 lecteurs) et organise les plus grandes épreuves cyclistes (Bordeaux-Paris ; Paris-Brest et retour).
Henri Desgrange, un ancien clerc de notaire et champion sportif (1er recordman de l’heure sur piste en 1893 avec 35,325 km), est chargé par quelques géants de l’industrie de torpiller Giffard. Il crée « L’Auto-vélo » qui deviendra bientôt « L’Auto », s’entoure de Victor Goddet en tant que gestionnaire et de Géo Lefèvre comme collaborateur.
C’est Lefèvre qui, en décembre 1902, à la Brasserie Zimmer sur les Grands Boulevards, propose à Desgrange de lancer une nouvelle compétition cycliste qui ferait le tour de la France et lors duquel les coureurs, pour une fois, seraient sans entraîneurs pour les désaltérer ou leur offrir une protection contre le vent. « L’Auto » assurerait les comptes-rendus, ce qui permettrait d’augmenter les tirages.
L’idée est acceptée et, le 19 janvier 1903, elle est annoncée aux lecteurs, sans que cela ne suscite de grandes réactions. La longueur de l’absence (6 semaines) et les frais de route en découragent plus d’un. Finalement, la course est réduite à 3 semaines et des indemnités sont prévues. 78 engagements sont, dès lors, enregistrés.
Le 1 juillet 1903, à 15h16’ exactement, devant le café « le Réveil Matin » à Montgeron, 60 coureurs s’élancent pour 2400 km découpés en 6 étapes.