Bahamontès fête dignement ses 30 ans
Privat, Barbosa, Polo, Dotto et Manzanèque s’offrent 1’ d’avance au 30ème km mais tous sont bientôt repris. Les affaires sérieuses débutent à Sainte-Marie-de-Campan (km 70) lorsque Privat, Busto, Colette et Chaussabel prennent quelques longueurs d’avance, très vite rejoints par Bahamontès. L’Espagnol (42ème du général à 26’34’’ de Géminiani) n’a en ligne de mire que le Grand Prix de la Montagne. Il se débarrasse assez facilement de ses compagnons de route pour basculer au sommet du col d’Aspin (km 83) 1’27’’ devant Privat suivi de Busto tandis que Gaul est à 1’50’’, 20’’ devant Bobet et les autres cadors du peloton. Bahamontès poursuit son bonhomme de chemin dans le col de Peyresourde qu’il franchit (km 113,5) 2’25’’ avant Gaul. Surtout, ne pas s’arrêter là, Federico ! Il ne reste plus qu’à descendre ce col et c’est la victoire qui te tend les bras à Luchon, la première de ta carrière sur les routes du Tour, à 30 ans. Pas besoin d’insister. "L’Aigle de Tolède" a compris qu’il lui est aujourd’hui primordial de se donner complètement dans la descente et il conserve à l’arrivée près de 2’ d’avance sur le groupe de poursuivants.

  Favero nouveau maillot jaune
Cette étape semble être la copie-conforme de la précédente : Dans Peyresourde, Gaul accélère à maintes reprises. Géminiani est le seul à se mettre dans le rouge pour conserver le contact jusqu’à 2 km du sommet. Gaul peut ensuite s’octroyer quelques secondes d’avance, le regroupement dans la descente est inévitable et 10 hommes se présentent groupés à Luchon, près de 2’ après Bahamontès.
Bobet s’apprête à lancer le sprint à un kilomètre de la ligne lorsque sa roue arrière se décentre. Impossible dans ces conditions de jouer un rôle quelconque dans l’emballage final. Vito Favero en profite pour rafler les 30’’ de bonifications. 2ème du général ce matin à 3’’ de Gem, le Trévisan s’empare de la 1ère place.

1er Tour pour Favero (26 ans) et consécration suprême !

 Les déclarations de Bobet
Au soir de la 1ère étape pyrénéenne, Louison Bobet aurait déclaré à une radio : «  Si je ne peux gagner ce Tour de France, j’aiderai Géminiani, mon copain. » Aussitôt, c’est le branle-bas de combat au sein de la délégation française. Ces paroles constituent une grave menace pour Anquetil et peuvent même être considérées comme une violation des règlements du Tour : un coureur coupable de collusion avec une équipe rivale est passible de disqualification.
Le lendemain, le triple vainqueur du Tour revient quelque peu sur ses dires : « J’ai seulement déclaré que si l’équipe de France n’était plus en mesure de gagner et si nous avions un cadeau à faire, ce serait plutôt en faveur de Géminiani. On a tronqué ma déclaration, voilà tout... »

Classement de l’étape

Classement général