Une étape mouvementée
Sur ce parcours digne "des montagnes russes", les attaques sont incessantes. Notons celle de Baeyens, Dotto et L. Lazaridès à Entreaupont (km 77). Ces 3 hommes sont rejoints après Maubeuge par 22 coureurs qui ne restent pas longtemps ensemble. G. Derijcke se propulse en effet à l’avant un peu avant la frontière (km 125) alors que le peloton est à 3’56’’. Le Belge est rejoint au km 150 par Van Steenkiste, Diederich puis Ruiz. Ce quatuor aborde le Mur de Grammont (km 185) avec 1’ sur ses poursuivants.

 Diederich, le "Duc de Grammont"
Dans ce mur, si cher aux cœurs des Flamands, Germain Derijcke tombe dès le début de l’ascension et brise son dérailleur. C’en est fini pour lui. Jean Diederich s’octroie la prime au sommet, suivi de près par Ruiz. C’est dans la descente que "Bim" fait la différence. Il lui reste encore une quarantaine de kilomètres avant d’atteindre Gand. Malgré le tonitruant retour de la meute qui absorbe un à un tous les échappés, le Luxembourgeois ne faiblit pas et remporte sa 2ème étape sur le Tour après celle de Menton l’année dernière. « Bim » vient de réussir son adoubement. Le voici « Duc de Grammont ». Et roi de France puisque le maillot jaune Rossi termine l’étape à plus de 6’ et lui cède son beau maillot.

Diederich dans le "Muur"

 Koblet en fait-il trop ?
La fin de course, comme la veille, a été marquée par Hugo Koblet. Le Suisse a terriblement secoué le peloton dans Grammont, entraînant dans son sillage tous les as. En 25 km, ils ont récupéré les échappés qui caracolaient 5’ devant peu de temps auparavant !
A l’arrivée, Géminiani résumait le sentiment général : « Koblet est actuellement le meilleur de nous tous ! Mais il se dépense trop pour tenir 3 semaines » tandis que le journaliste Maurice Vidal s’extasiait : « Mains en haut du guidon, sans un déhanchement, sans un rictus, activant avec une grande beauté de geste ses jambes fines, il rejoignit les fuyards en un kilomètre. Puis, sautant du trottoir, il démarra et surprit Géminiani. Cent mètres plus loin, il le surprit à nouveau en sautant sur le cyclable. Cette fois, Géminiani était décroché. Après quoi, Hugo, satisfait, se releva. »
Koblet qui marque les esprits d’accord, mais à la fin c’est Stan Ockers qui tire les marrons du feu. L’Anversois s’est enfui à 16 km de l’arrivée et s’est offert 1’39’’ d’avance sur le peloton des favoris (+ 30’’ de bonifications). A suivre le dauphin de Kubler l’année dernière...

 Lazaridès paie ses efforts de la veille
Apo Lazaridès avait surpris tout son monde hier en participant activement à l’échappée. Il en a malheureusement payé les conséquences aujourd’hui. Dès que Koblet a passé la vitesse supérieure, l’Azuréen a subi une défaillance et terminé à plus de 16’.

Classement de l’étape

Classement général