Nerveux, Merckx ?
Un virage manqué peu après le départ, un accroc du même genre à proximité du but et, pour finir, un atermoiement au dernier carrefour, devant l’entrée du vélodrome de la Cipale. On ne peut pas dire que le champion belge respirait la sérénité durant cette dernière étape. Merckx le reconnaissait d’ailleurs quelques instants plus tard : « J’étais trop nerveux, anxieux comme je ne l’avais jamais été auparavant et je sais maintenant jusqu’à quel point le Tour de France peut modifier parfois la nature d’un homme ».
Malgré tout, Eddy l’a emporté, à 46,347 km/h de moyenne, sur un parcours corsé (côtes de Limeil, d’Ormesson et de Saint-Maurice) et coupé de nombreux virages dans sa partie terminale.

 « Le Mao jaune » (A. Blondin)
30 ans après Sylvère Maes, dernier vainqueur belge de l’épreuve, Eddy Merckx a donc, comme prévu, remporté la course, que dis-je !, écrasé l’événement.
Lisez bien : 6 victoires individuelles, maillot jaune, maillot vert, maillot blanc du combiné « Gan », Grand Prix de la Montagne, trophée du plus combatif, premier au challenge par équipes. Il s’agit d’un bilan unique en son genre.
Le 2ème, Roger Pingeon, est relégué à 17’54’’. Il faut remonter à Coppi en 1952 pour relever un écart plus important (28’17’’ sur Ockers).
N’en jetez plus : Merckx mérite bel et bien son surnom de « Cannibale », un "Cannibale" que le roi Baudouin recevra demain en grande pompe dans son château de Laeken.

Classement de l’étape